Il n'est pas nécessaire de forcer la main au gouvernement afin qu'il interdise l'utilisation du glyphosate en Suisse. Le Conseil des Etats a refusé tacitement mardi de donner suite à deux initiatives genevoise et jurassienne en ce sens. Le National doit encore se prononcer.
Le Jura demande d'interdire au plus vite la commercialisation et l'utilisation du Roundup et des produits semblables contenant du glyphosate. Genève demande pour sa part d'organiser la sortie programmée du glyphosate et de soutenir la recherche agronomique pour trouver des alternatives au désherbant.
Les sénateurs reconnaissent l'importance du sujet. Mais, a rappelé Peter Hegglin (PDC/ZH) au nom de la commission, les objectifs ont été intégrés dans l'initiative "Réduire le risque de l'utilisation des pesticides". Celle-ci prend en considération toutes les substances en fonction de leur potentiel de risque au lieu d'édicter une réglementation pour chacune d'entre elles.
Produit contesté
Le glyphosate est un produit très contesté, a souligné Adèle Thorens (Verts/VD). Il est classé "cancérogène probable" par le Centre international de recherche sur le cancer, un organe de l'OMS.
Pour ses adversaires, le principe de précaution devrait prévaloir, mais les herbicides concernés représentent un marché d'environ un milliard d'euros et la substance active est plébiscitée par les agriculteurs pour son efficacité et son faible coût. La commission européenne a adopté en décembre la nouvelle licence du glyphosate, après plus de deux ans de bataille autour de cet herbicide.