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Pénurie d'apprentis dans certaines branches

Des places d'apprentissage qui souffrent d'un excès de candidats, c'est une réalité connue. Mais, certains secteurs tels que l'agriculture et la construction peinent à trouver des apprentis. Le recul démographique et la valorisation de filières gymnasiales tend à accentuer le phénomène.

02 août 2016, 13:53
/ Màj. le 02 août 2016 à 14:04
Les apprentis ne se pressent pas au portillon dans les métiers de la construction.

Des jeunes peinent à trouver une place d'apprentissage comme employé de commerce ou travailleur social. Mais dans certaines branches comme l'agriculture ou la construction, c'est l'inverse: les candidats ne se précipitent pas au portillon. Le recul démographique n'explique pas tout.

La tendance n'est pas nouvelle, mais elle se confirme pour les charcutiers, les maçons ou les métiers du bois. Selon les branches, le manque d'apprentis est chronique.

Le secteur de la viande manque de relève, avertissait récemment l'Union professionnelle suisse de la viande. Ces dernières années, jusqu'à 300 places d'apprentissage sont inoccupées chaque année à la rentrée. Première conséquence: les boucheries-charcuteries artisanales ont du mal à trouver du personnel qualifié ou des successeurs capables de reprendre l'entreprise.

Une tendance aussi observable dans le secteur de la construction. En avril, lors du dernier baromètre du Secrétariat d'Etat à la formation (SEFRI) sur les places d'apprentissage, seuls 6500 jeunes étaient intéressés par une carrière dans le domaine, pour 9000 places offertes par les entreprises. Dans la maçonnerie par exemple, 200 places sont encore disponibles pour la rentrée.

"La lutte pour recruter de bons élèves en fin de scolarité s'est durcie. Et les jeunes ont de plus en plus tendance à opter pour une formation universitaire", constate le responsable de la formation professionnelle à la Société suisse des entrepreneurs, Ueli Büchi.

Carrières mieux rémunérées

La filière de culture générale gymnasiale est souvent socialement plus valorisée que la filière de l'apprentissage. Des questions comme la pénibilité du travail ou le salaire d'embauche jouent aussi un rôle, note de son côté le SEFRI.

Pourtant, les apprentissages débouchent sur des carrières aussi bien voire mieux rémunérées que des filières de culture générale. Avec des postes impliquant des responsabilités plus élevées et la possibilité de se mettre à son compte, fait valoir la Confédération.

Risques de fermeture d'entreprises

Des arguments déployés par toutes les branches, mais qui peinent à percer. "Beaucoup de jeunes et de parents ignorent aussi les possibilités de passerelles au sein du système de formation professionnelle. Aujourd'hui, un CFC peut mener à un Bachelor", renchérit le directeur des ressources humaines d'une entreprise active dans le bois, Grégory Quirino.

Dans sa branche, par rapport à 2010, il y avait l'an dernier 9% d'apprentis en moins chez les ébénistes-menuisiers et les charpentiers. "Un phénomène connu de tous, qui va s'amplifier et risque de causer la fermeture d'entreprises", s'inquiète M. Quirino.

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