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Pas d'entente entre les caisses à l'encontre des jeunes

La hausse des primes des jeunes de 19 à 25 ans n'est pas le fruit d'une entente cartellaire entre les caisses. Elle s'explique par la compensation des risques

03 oct. 2009, 10:56

Les données fournies jeudi par l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) sont troublantes. L'augmentation des cotisations pour les adultes se double d'une explosion des primes de la catégorie des jeunes de 19 à 25 ans. Et cela dans tous les cantons. Y aurait-il eu une entente entre les caisses pour réduire les rabais offerts aux jeunes? Ce soupçon repose sur les moyennes cantonales publiées par l'OFSP. Mais les moyennes sont trompeuses. Même les représentants des assurés refusent de céder à la paranoïa.

Les assureurs ont la possibilité, mais pas l'obligation, d'offrir des conditions particulières aux jeunes adultes. «Je n'ai pas réussi à déceler d'homogénéité dans la politique des caisses», souligne le conseiller national Jean-François Steiert, vice-président de la Fédération suisse des services aux patients. «Certaines caisses comme Assura ont renoncé à toute différence de prime entre les jeunes et les plus de 26 ans, tandis que d'autres continuent à consentir des rabais plus ou moins important.»

On n'en constate pas moins une convergence vers la diminution des rabais proposés aux jeunes. «Cela provient du système de compensation des risques», estime le porte-parole du Groupe mutuel Yves Seydoux. Explication: pour éviter que les caisses ne s'arrachent les jeunes assurés qui occasionnent peu de dépenses, la loi prévoit que les assureurs paient ou reçoivent une contribution de compensation en fonction du profil de risque de leurs assurés. Les critères actuels sont l'âge et le sexe. En résumé: un jeune homme de 20 ans est le prototype du bon risque.

«Avec ce système», explique Yves Seydoux, «les jeunes adultes ne sont plus si intéressants et il peut même arriver que la prime ne couvre pas les coûts si un rabais important est consenti». Tout dépend dès lors de la politique commerciale de la caisse. Certaines tentent de fidéliser les jeunes avec un rabais significatif tandis que d'autres ont une approche plus globale. Cela dépend surtout de la composition de leur portefeuille d'assurés. Selon Jean-François Steiert, il est possible que le nouveau modèle de compensation des risques qui entrera en vigueur le 1er janvier 2012 ait déjà incité certaines caisses à refaire leurs calculs. A partir de cette date, on tiendra compte non seulement de l'âge et du sexe, mais aussi de l'existence d'un «risque élevé de maladie» sur la base d'une éventuelle période d'hospitalisation de l'assuré.

Il n'en reste pas moins que la réduction progressive des rabais pour les jeunes a des incidences sociales pour les jeunes en formation qui sont encore à la charge de leurs parents. Réponse d'Yves Seydoux: «Pour réduire la pression sur les jeunes, il faudrait introduire une nouvelle catégorie de prime à l'intention des seniors». /CIM

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