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Ouestrail porte l'addition à huit milliards

02 juil. 2011, 12:04

L'avenir du rail est une affaire de gros sous. Quelque 20 milliards de francs doivent être investis dans le développement de l'offre ferroviaire d'ici à 2040. Cette échéance est cependant trop lointaine pour susciter les passions. L'attention se focalise sur l'étape 2017-2025 pour laquelle la cheffe du département des transports, Doris Leuthard, propose des investissements de quelque 3,5 milliards de francs.

«C'est largement insuffisant», affirme l'association Ouestrail. Le lobby ferroviaire de Suisse occidentale a fait ses comptes: il faudrait huit milliards pour cette première étape. Il a dévoilé hier un modèle de financement qui implique une participation accrue de la Confédération et un recours à la TVA.

Ouestrail défend les intérêts ferroviaires des cantons romands et de Berne. C'est un groupe de pression dans lequel siègent des représentants de tous les partis et de toutes les administrations concernées. Son avis aura du poids dans le cadre de la procédure de consultation qui s'achève la semaine prochaine.

Réactions virulentes

La partie la moins contestée du projet Leuthard est la réunion de toutes les ressources actuelles dans un fonds unique à durée illimitée. Les choses se gâtent au niveau des recettes supplémentaires. Berne veut compléter le fonds par des contributions cantonales (300 millions), une hausse du prix du sillon (300 millions répercutés sur les usagers) et un plafonnement à 800 francs de la déduction fiscale des frais de déplacement (250 millions). Soit un total de 850 millions de francs qui a suscité des réactions virulentes des cantons, des usagers et des pendulaires.

Pour Ouestrail, ce montant est insuffisant car il risque d'être absorbé par les dépenses d'entretien. Voilà pourquoi l'association propose des ressources supplémentaires à hauteur de 1450 millions et une enveloppe de huit milliards de francs pour la première étape d'aménagement. Cela permettrait de compléter le programme prévu en Suisse occidentale (lignes Lausanne-Genève, Gléresse-Douanne, nœud de Berne) par des travaux sur le nœud de Genève et la ligne Berne-Thoune. Ouestrail propose en outre de consacrer 100 millions de francs aux études de détail de l'équipement du tronçon Ferden-Mitholz du tunnel de base du Lötschberg.

En ce qui concerne le financement, Ouestrail ne veut pas supprimer mais réduire la part demandée aux cantons, aux usagers et aux pendulaires. «Il ne serait pas loyal de changer les règles du jeu après avoir convaincu une large frange de la population de choisir les transports publics», souligne Jean-Claude Hennet, secrétaire général de l'association. Par contre, la Confédération devrait augmenter sa contribution au titre de la convention de prestations, renoncer aux intérêts sur les avances et étaler le remboursement de ces dernières. Enfin, une hausse de 0,1% de TVA apporterait 300 millions de francs.

Pour Ouestrail, cette formule est déjà un compromis. Elle constate avec dépit que des projets considérés comme prioritaires par le passé sont aujourd'hui renvoyés aux Calendes grecques. En 1985, il était prévu de réduire de 66 à 55 minutes la durée du parcours Lausanne-Berne grâce à un nouveau tronçon entre Vauderens et Villars-sur-Glâne. En 2011, la durée du trajet est toujours la même!

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