Le dignitaire nazi Heinrich Himmler, chef de la Gestapo puis ministre et principal organisateur de la Shoah, jovialement accoudé, avec d’autres hauts gradés, sur la barrière qui marque la frontière franco-suisse aux Verrières. Le cliché datant du 15 juillet 1940 fait frémir. Il semble figurer le mépris d’un homme dont les armées pourraient envahir le pays. Cinq jours plus tard, la Suisse renforçait son réduit national dans les Alpes.
Interdite par la censure pendant la guerre, la photo deviendra un symbole de la Suisse menacée par le IIIe Reich.
Le magazine romand d’histoire «Passé simple» nuance fortement cette interprétation dans un passionnant dossier à paraître ce mois. Oubliée dans les archives, la photo est apparue de temps à autre dans la presse et dans des ouvrages historiques. Présenté au comptoir suisse à Lausanne en 2011, l’un de ceux-ci a attiré l’attention d’un féru d’histoire. L’ingénieur à la retraite Jean Bolle...