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«On ne peut pas parler de crise»

20 janv. 2011, 12:31

«Nous prenons au sérieux l'appréciation du franc par rapport à l'euro, mais on ne peut pas parler de crise», estime le chef du Département fédéral de l'économie Johann Schneider-Ammann. «En dépit des difficultés que cette situation entraîne pour l'industrie d'exportation et le tourisme, l'économie suisse se porte bien».

Le Conseil fédéral a discuté hier de la situation: il envisage tout au plus certaines mesures ciblées comme une augmentation des moyens alloués à Suissetourisme ou une prolongation des mesures concernant le chômage partiel.

Les décisions tomberont au cours de ces prochaines semaines. S'agissant de la politique monétaire, le Conseil fédéral renvoie la balle à la Banque nationale qui est déjà intervenue en achetant des euros.

Vendredi dernier, les représentants des branches concernées par le franc fort, se sont rencontrés sous la houlette du secrétaire d'Etat à l'économie Jean-Daniel Gerber. Leurs échanges n'ont pas permis de dégager un consensus, ce qui n'est pas sans conséquence sur la ligne d'action du gouvernement.

Il en tire la conclusion que des mesures musclées ne sont pas nécessaires. «La croissance économique a atteint 2,7% l'an dernier et le chômage a reculé à 3,6% en fin d'année», rappelle Johann Schneider-Ammann. «L'appréciation du franc pourrait affaiblir la croissance mais celle-ci subsistera». Cette analyse de la situation n'empêche pas des mesures de soutien ponctuelles. Une hausse de l'enveloppe attribuée à suissetourisme pourrait permettre à cet organisme de promotion du tourisme de mieux mettre en évidence les atouts de la Suisse à l'étranger.

En ce qui concerne l'industrie d'exportation, Berne pourrait prolonger si nécessaire les mesures portant la durée d'indemnisation du chômage partiel de 12 à 24 mois. Cette mesure avait été prise dans le cadre des mesures de stabilisation conjoncturelles qui sont en cours jusqu'à la fin de l'année. Il n'est donc pas nécessaire de prendre une décision avant l'hiver prochain.

Les problèmes de l'industrie d'exportation sont partiellement compensés par les gains de l'industrie d'importation. Les consommateurs se plaignent que l'appréciation du franc ne soit pas reportée sur les prix de vente. Ils ne doivent pas compter sur de grands changements. Johann Schneider-Ammann incite les branches concernées à faire preuve de davantage de transparence, mais il ne prévoit aucune mesure autoritaire. «Il faut laisser jouer les lois du marché», affirme-t-il.

Berne/Christiane Imsand

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