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Objectifs loin d'être atteints

14 juil. 2011, 11:01

L'urbanisation croissante, l'extension des infrastructures de transport et l'agriculture excessive exercent une forte pression sur les écosystèmes (prairies, marais, forêts), lit-on dans le rapport de l'Office fédéral de l'environnement (Ofev) et de l'Office fédéral de la statistique, publié hier. Et plus d'un tiers des 13 500 espèces de plantes, d'animaux et de champignons inventoriées est menacé.

Pour que la Suisse préserve durablement la biodiversité, le Conseil fédéral est en train d'élaborer une stratégie nationale. Celle-ci sera soumise au Parlement début 2012.

Certificats d'émission

Concernant les changements climatiques, les températures en Suisse sont supérieures d'environ 1,8 degré à celles de 1970. La décennie 2000-2009 a été la plus chaude jamais mesurée.

La Suisse n'a pas rempli les engagements qu'elle a pris en ratifiant le Protocole de Kyoto, à savoir réduire ses émissions de gaz à effet de serre entre 2008 et 2012 d'au moins 8% en moyenne par rapport à 1990, rappelle le rapport, qui est publié tous les deux ans. Elle émet 0,8 million de tonnes de CO2 de trop par an.

Pour atteindre l'objectif de réduction de Kyoto, il faudra prendre des mesures en Suisse et acquérir des certificats d'émission étrangers.

Energie grise

Les émissions de gaz à effet de serre proviennent essentiellement de la combustion d'agents énergétiques fossiles. De 1990 à 2009, la consommation de carburants a progressé de près de 16%. Parallèlement, celle de gaz naturel a augmenté de 68% et celle de combustibles pétroliers a reculé de 23%.

La consommation croissante de ressources provenant d'autres pays a aussi des effets sur l'environnement à l'étranger. Ces dernières années, la Suisse a couvert près de 70% de ses besoins matériels à l'étranger et la tendance est à la hausse.

«Cette évolution nous inquiète beaucoup», a déclaré Christine Hofmann, directrice suppléante de l'Ofev. «La population suisse consomme 2,5 fois plus de ressources que celles qui sont produites par la nature.» La Confédération veut traiter cette question prioritairement ces prochaines années.

Le problème de l'énergie grise - nécessaire à l'extraction de ressources naturelles, à la production ou au transport, notamment - est toujours plus important. Les importations de produits finis vers la Suisse ont progressé de 61% depuis 1990.

Dans l'ensemble, des progrès ont certes été réalisés, notamment en matière de qualité de l'air et de l'eau. Mais la plupart ont eu lieu avant l'an 2000, souligne le rapport. Ainsi, la pollution due aux métaux lourds, aux dioxines, aux biphényles polychlorés et aux polluants organiques persistants a reculé.

L'assainissement des sites contaminés a fortement progressé depuis 2006 et la qualité des eaux de surface et souterraines est généralement bonne. Enfin, la culture biologique constitue 11% de la production agricole suisse, une proportion relativement élevée en comparaison internationale.

Difficile de faire mieux

Mais depuis le début du millénaire, les valeurs limites de concentration de poussières fines, d'ozone et de dioxyde d'azote continuent à être «régulièrement et parfois largement dépassées». Et les micropolluants, notamment des résidus de pesticides, de médicaments ou de produits de nettoyage, sont encore détectables dans les eaux.

Pour Christine Hofmann, les progrès enregistrés depuis 2000 ont été si importants qu'il est difficile de continuer à réaliser de telles avancées. / ats

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