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«Nous serons dans les trois premiers»

06 sept. 2011, 16:45

Le «grand vieux parti» n'en finit plus de rapetisser. Et la fusion entre radicaux et libéraux n'a pas enrayé sa chute. Président du parti libéral-radical suisse, Fulvio Pelli demeure pourtant confiant quant à l'issue des élections fédérales. Interview.

Le PLR vise 20% des voix. N'est-ce pas illusoire alors qu'il a accumulé les défaites dans les cantons?

Jusqu'à ce printemps, nos résultats mêlaient progression et reculs. Puis est survenue la catastrophe de Fukushima et, dans son sillage, des élections que nous avons perdues, au profit des Vert'libéraux. Nous verrons si cette tendance se confirme en octobre ou si notre position pour une sortie réfléchie du nucléaire aura un effet.

Cette stratégie «réfléchie» ne vise-t-elle pas avant tout à empêcher la sortie du nucléaire?

Absolument pas. Elle vise à empêcher que les prix de l'énergie augmentent contre l'intérêt de notre place économique et de la population. Or, aujourd'hui, le subventionnement par l'Etat des énergies renouvelables fait que le prix de ces dernières est maintenu artificiellement haut.

Sans soutien massif de l'Etat, comment faire pour que les énergies renouvelables deviennent concurrentielles?

Tout le monde sait que les centrales nucléaires actuelles seront fermées et qu'aucune autorisation ne sera délivrée pour en construire de nouvelles. Donc le marché devra s'adapter. Laissons-le travailler! La grande question se posera dans dix ans. La fermeture des centrales de Mühleberg et Beznau 1 et 2 est acquise. Il s'agira, dans dix ans, de dire si l'on est en mesure de fermer aussi Leibstadt et Gösgen. Avec une utilisation plus efficiente de l'énergie, c'est possible.

Vos conseillers fédéraux Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann sont-ils les locomotives électorales dont le PLR a besoin?

Notre parti travaille sur le concret et sur le long terme, il ne promet pas des choses impossibles. Nous reflétons la stabilité suisse, nos deux conseillers fédéraux aussi. Et un ministre n'est pas un magicien.

Son devoir, c'est de chercher des solutions ponctuelles, pragmatiques et consensuelles. Cette méthode produit de bons résultats, même si c'est plus lentement parfois.

Sentez-vous un de vos deux sièges au Conseil fédéral menacé?

Non. Je pense que nous serons dans les trois premiers partis au soir des élections. Après, un jeu politique visant à nous faire perdre un siège est toujours possible. Mais ceux qui, en 2007, ont organisé le jeu contre Christoph Blocher en ont fait les frais électoralement par la suite. Une telle manœuvre contre nous me paraît dès lors peu probable.

Un ministre de l'Economie, Johann Schneider-Ammann, qui débloque deux milliards de francs pour subventionner l'économie confrontée à la crise du franc fort est-il vraiment un libéral?

Il a pris acte qu'à cause de deux années dramatiques pour le franc suisse, les entreprises exportatrices et le tourisme souffrent terriblement, sans porter la moindre responsabilité dans cette crise. S'ils bouclent mal l'exercice 2011, des milliers d'emplois seront menacés, ainsi que la place industrielle suisse.

Le paquet du Conseil fédéral vise à aider ces sociétés à passer cette phase aiguë.

Deux milliards, pour faire quoi? Où sont les propositions du PLR, qui se dit le parti de l'économie?

Nous prendrons position sur les propositions concrètes du Conseil fédéral, pas avant. Mais les mesures retenues devront être efficaces, ciblées, conformes aux règles du marché et aux réformes en cours - je pense là au taux unique de TVA.

A plus long terme, nous réclamons moins de bureaucratie et une réforme de l'imposition des entreprises.

Et aujourd'hui, l'UDC mérite-t-elle deux sièges au Conseil fédéral?

Dans notre système de concordance, les trois plus grands partis ont droit à deux sièges, le quatrième à un. Nous sommes pour le maintien de ce système très sage.

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