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Nicolas Blancho, le président des islamistes suisses, accusé de propagande en faveur d'Al-Qaïda, face aux juges

Nicolas Blancho et deux autres membres du Conseil central islamique suisse sont accusés d'avoir tourné et diffusé une vidéo de propagande en faveur de l'organisation terroriste islamiste Al-Quaïda. Ils font face aux juges du Tribunal pénal fédéral dès ce mercredi.

16 mai 2018, 07:26
Nicolas Blancho et ses collègues du CCIS se défendent d'avoir voulu faire de la propagande.

Trois membres du comité du Conseil central islamique suisse comparaissent depuis mercredi devant le Tribunal pénal fédéral à Bellinzone. Il leur est reproché d'avoir diffusé de la propagande en faveur d'Al-Qaïda et des organisations apparentées.

La plainte du Ministère public de la Confédération (MPC) est centrée sur une interview avec un haut responsable islamiste, Abdallah Al-Muhaysini. Cette vidéo a été tournée par l'accusé Naim Cherni, responsable de la production culturelle au Conseil central islamique suisse (CCIS), durant un voyage en Syrie à l'automne 2015.

Les deux autres membres du comité du CCIS, Abdel Azziz Qassim Illi et Nicolas Blancho ont autorisé la diffusion de la vidéo, ou ont contribué à sa propagation.

Dans l'acte d'accusation, la procureure fédérale estime qu'Abdallah Al-Muhaysini est un dirigeant de haut rang et un représentant de l'organisation faîtière Jaysh al-Fath. Créé en mars 2015, ce groupement civil et militaire poursuivrait des objectifs djihadistes par le biais de ses différentes fractions.

Selon le Ministère public, l'organisation présenterait des similitudes avec Al-Qaïda. Al-Muhaysini est également décrit comme un cadre dirigeant d'Al-Qaïda en Syrie.

Pas une vidéo journalistique

L'accusation défend le point de vue selon lequel la vidéo d'Al-Muhaysini ne serait "pas une interview journalistique exclusive" - à savoir qu'elle ne répondrait pas aux critères d'un entretien mené selon les règles de la profession. Naim Cherni aurait plutôt fourni une plateforme de propagande à son interlocuteur.

Le Ministère public en veut pour preuve qu'Al-Muhaysini s'exprime durant plus de 35 minutes alors que la contribution de l'interviewer ne dépasse pas les deux minutes. Le discours serait dominé par Al-Muhaysini et Naim Cherni n'aurait pas été en position d'interagir de manière journalistique avec son interlocuteur.

La procureure fédérale juge que la vidéo tombe sous le coup de la propagande interdite en raison des responsabilités assumées par Al-Muhaysini et de la non-conformité de l'interview avec les principes journalistiques.

De son côté, le CCIS a publié un rapport contestant ces deux points. Lors d'une conférence de presse lundi, Abdel Azziz Qassim Illi a déclaré que les trois accusés ne s'exprimeraient pas durant leur procès.

L'audience devrait durer deux jours. Le verdict sera rendu dans dix jours, le vendredi 25 mai.

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