Le canton de Neuchâtel et un groupement de Nidwald ont reçu hier le Prix de l'intégration, décerné par un jury émanant de la Commission fédérale pour les questions de migration.
A Neuchâtel, c'est le Service cantonal de la cohésion multiculturelle qui est récompensé, pour son projet «Vivre ici en venant d'ailleurs». Il consiste en des interviews et des reportages audio sur des résidents d'origine étrangère.
Réalisés par la journaliste Valérie Kernen, ces montages sont diffusés par les médias locaux - une centaine depuis neuf ans, avec des personnes de 80 pays. Un livre, «Regards d'ailleurs», a paru en 2006 avec 32 portraits de migrants.
Le concept neuchâtelois d'intégration semble fonctionner «à merveille» et les échos du public sont «positifs», a commenté Carmel Froehlicher-Stines, présidente du jury, en attribuant le prix hier à Zurich. Le public comprend mieux les circonstances de l'arrivée d'un migrant, ce qui «aide à corriger les visions simplistes et les clichés».
Le Conseil d'Etat s'est dit «honoré» de ce prix, dont il tire une «légitime fierté». Il faut dire que Neuchâtel a été pionnier en créant un poste de délégué aux étrangers, confié dès 1990 à Thomas Facchinetti. Une loi sur l'intégration a suivi, puis une extension du droit de vote et d'éligibilité.
Depuis 2009, une Charte de citoyenneté est remise aux nouveaux arrivants, suisses ou étrangers. Pour laquelle le Service de cohésion a été primé l'an dernier par la Société suisse des sciences administratives.
Le canton présente un fort taux de migrants utilisant le français comme langue principale. En matière de cohésion, il se place devant la plupart de villes à forte immigration.
A Nidwald, le prix (15 000 francs également) va au «Bistro interculturel» - géré par un groupe de particuliers engagés -, favorisant les échanges suisses-étrangers. / fnu