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Meurtre de Marie: selon les psychiatres, Claude D. est un sadique inguérissable

Pour la troisième journée du procès de Claude D., meurtrier de Marie, deux psychiatres ont annoncé le résultat de leur expertise. Ils ont dressé un tableau très noir de l'accusé qui n'aurait rien de sain et n'aurait pas de chances de guérir.

09 mars 2016, 19:41
L'avis des psychiatres est important pour déterminer si un internement à vie est nécessaire.

Internement à vie ou pas, les psychiatres ont dressé un tableau très sombre de Claude D. Personnalité dyssociale, sans trace d'élément "sain" et surtout inguérissable, même si un des experts refuse de se prononcer sur les traitements possibles dans un lointain futur.

Entamé lundi, le procès de Claude D. a vécu mercredi un de ses temps forts avec l'audition des deux experts psychiatres qui ont examiné l'accusé. Leurs avis sont nécessaires pour déterminer si un internement à vie est nécessaire. Leurs prises de position doivent être considérées comme concordantes.

Accusation satisfaite

Pour le procureur général du canton de Vaud Eric Cottier, comme aux yeux visiblement de Jacques Barillon, défenseur de la famille de Marie, les deux experts disent pour ainsi dire la même chose. Et les nuances de l'un des deux n'enlèvent pas grand-chose à la conclusion finale.

Premier médecin à s'exprimer, le Neuchâtelois Philippe Vuille a réagi avec vigueur aux questions de la défense de Claude D., les avocats Loïc Parein et Yaël Hayat. Le psychiatre a clairement dit qu'il n'était pas d'accord sur certains points avec son confrère Lutz-Peter Hiersemenzel ainsi qu'avec d'autres médecins.

Un sadique

Pour Philippe Vuille, Claude D. est une personnalité dyssociale, avec un trouble sadique de la préférence sexuelle. "C'est un trouble grave", a-t-il assuré. A ses yeux, celui qui est accusé d'avoir tué Marie, 19 ans, en mai 2013 près de Payerne (VD), a "une habileté remarquable à tromper les psychiatres".

Claude D. instrumentalise ses émotions, il n'en est pas victime. L'accusé sait "donner du pain aux psychiatres, tout en cachant les trucs importants. Il sait faire ça", a relevé Philippe Vuille.

Ces psychopathes ne changent pas

Poussé dans ses retranchements par les avocats, le Neuchâtelois a affirmé que les psychopathes comme Claude D. "ne changent pas, ils ne bougent pas. Le sens moral ne s'acquiert pas avec l'âge", en référence à une possibilité de soigner l'accusé.

Pour Philippe Vuille, la responsabilité pénale de Claude D. n'est pas diminuée, contrairement à ce que pense son confrère qui la taxe de "moyenne". "Le mal dont souffre Claude D, il en souffrira toute sa vie, jusqu'à sa mort."

Rien de sain

Pour Lutz-Peter Hiersemenzel, il n'y a "aucun trait sain dans la personnalité" de l'homme de 39 ans. Claude D. souffre d'un trouble mixte de la personnalité.

"Je ne peux pas imaginer que jamais le pronostic légal soit favorable (à propos de Claude D.)", a affirmé l'expert. A la différence de son collègue, Lutz-Peter Hiersemenzel a tenu cependant à souligner que la psychiatrie forensique s'exprime à un horizon de 5 ou 10 ans. Il a dit ignorer quels seront les traitements médicaux dans un lointain avenir.

Le procès se poursuit jeudi avec les témoins. Vendredi sont prévus en principe le réquisitoire et les plaidoiries.

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