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Meurtre de Marie: premier jour de procès houleux

Le premier jour du procès de Claude D., l'assassin présumé de Marie, a été émaillé de longues disputes juridiques. Les avocats de l'accusé ont cherché à montrer la réalité de la personnalité de Marie, qui vendait ses charmes sur internet.

07 mars 2016, 18:26
La mère de Marie, Evelyne Schluchter, a éclaté en sanglots durant le procès.

Très attendu, le procès a attiré à Renens (VD) des dizaines de journalistes et un public très fourni. Arrivé avec un petit sourire, les mains dans les poches, Claude D., 39 ans, n'a pas semblé le moins du monde nerveux ou inquiet de ce qui l'attendait.

Pas d'ajournement

L'accusé a d'emblée provoqué un coup de théâtre en demandant la révocation de son avocat Loïc Parein parce qu'il n'avait plus confiance en lui. Il a justifié cette demande en affirmant que son conseil ne lui avait pas ou tardivement transmis des informations concernant le CD-ROM contenant le blog de Marie. Cette révocation devait entraîner le report du procès, selon lui et sa défense.

Face à cette requête, le président de la cour Sébastien Schmutz a tranché en début d'après-midi, en rejetant toutes les demandes de Claude D., les qualifiant d'"inconsistantes". A ses yeux, les garanties pour un procès équitable et efficace sont réunies.

Une mère en pleurs

Fâché, Claude D. a décidé de ne pas retourner dans la salle, puis est revenu sur son mouvement d'humeur et s'est rassis à sa place, à côté de ses deux avocats Loïc Parein et Yaël Hayat, deuxième conseil d'office, à son service depuis une vingtaine de jours.

Finalement, ce n'est que vers le milieu d'après-midi que l'instruction a "enfin pu commencer", a relevé le président qui a ensuite lu l'acte d'accusation. Au fil des pages, l'émotion a gagné, sinon la salle, du moins la mère de la victime qui a pleuré en entendant le récit de la mise à mort de sa fille. Strangulée pendant une dizaine de minutes, le nez pincé par Claude D., après l'avoir enlevée à la sortie du golf de Payerne (VD) où elle travaillait.

Marie, une "escort"

Passé ce bref instant de larmes, le procès est entré dans les détails et a révélé que Marie vendait bel et bien ses charmes sur internet, lieu où les deux individus se sont rencontrés. "Une escort", a répété à de multiples reprises Claude D., donnant les tarifs exigés par la jeune fille de 19 ans. Pour la soirée, la nuit, avec des extras ou sans.

Pour Claude D, la réalité de la personne de Marie est visiblement un élément essentiel. Il a lu pendant de très longues minutes des messages envoyés de part et d'autre afin de démontrer qui était vraiment, selon lui, cette jeune fille. Salir une morte, s'est exclamé Jacques Barillon, défenseur de la famille de la victime, avant d'être interrompu par le président.

Un tueur, une victime

Quelques minutes avant la conclusion de la première journée, l'audience a, en fait, touché un des points névralgiques du procès, du moins pour Claude D. et sa défense. A leurs yeux, Marie n'a jamais été le "papillon" pur et innocent décrit depuis des années par sa famille et leur avocat.

Mais avec les questions du procureur général du canton de Vaud Eric Cottier, on comprend que l'accusation comme les parties civiles vont vouloir à tout prix rappeler qu'il y a dans ce procès un tueur et une victime, escort ou pas. L'audience reprend mardi, elle doit durer toute la semaine.

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