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Meurtre de Marie: le procès en appel de Claude D. jugé d'avance?

Suite à la condamnation à perpétuité et internement à vie du meurtrier de Marie, un procès en appel aura lieu jeudi, suivi du jugement vendredi. Les avocats de Claude D. s'inquiètent d'une telle rapidité.

28 août 2016, 09:33
La défense déplore que la justice ait refusé ses réquisitions.

Pas de nouvelle mesure d'instruction, ni témoin, ni expert, un verdict rendu le lendemain: le procès en appel de Claude D. devrait être mené tambour battant. Une rapidité qui déplaît à la défense.

Condamné le 24 mars à Renens (VD) à la perpétuité et à l'internement à vie pour avoir tué Marie en 2013 près de Payerne, Claude D. sera entendu jeudi par le Tribunal cantonal dès 09h00. La lecture du jugement (dispositif et résumé des considérants) suivra le lendemain. A 09h00, selon la défense. A une heure à confirmer, selon l'Ordre judiciaire.

Réquisitions refusées

Ce calendrier serré pour un cas exceptionnel peut laisser songeur. "Sur le plan des apparences, la date surprend. Le tribunal de première instance, lui, avait pris 12 jours pour rendre son jugement", note Loïc Parein, l'avocat de Claude D., avec Me Yaël Hayat.

La défense déplore aussi que la justice ait refusé ses réquisitions. En particulier celle demandant une Cour composée de cinq membres et non pas de trois, une possibilité réservée aux affaires posant des questions extrêmement difficiles et rares.

"La requête a été formulée avant la composition de la Cour. Il a été considéré que la cause n'est pas suffisamment importante et ne pose pas de question de principe. Pour le moins difficile à comprendre". "Si le prononcé d'une perpétuité et d'un internement à vie (une première en Suisse) ne remplit pas ces critères, quand le seront-ils?", s'étonne Loïc Parein.

 

 

Critique "absurde"

La défense a fait chou blanc également avec l'audition requise du Dr Bruno Gravier, qui suit Claude D. depuis plusieurs années. "On aurait eu une image actualisée de l'état psychique et non selon des expertises de plus de 18 mois", regrette l'avocat lausannois.

Me Jacques Barillon, qui défend la famille de Marie, balaie ces critiques. "Les juges de la Cour d'appel aborderont le procès avec une connaissance parfaite de toutes les pièces du dossier. Il est absurde de prétendre que ce procès est une simple formalité et que tout est joué d'avance, c'est même faire injure aux juges de la Cour", tonne l'avocat.

Incidents de procédure ?

Quant aux mesures d'instruction ? "Tous les faits ont été établis avant et pendant le procès en première instance, tous les experts et témoins ont été entendus", affirme Jacques Barillon qui ne cache pas sa crainte que la stratégie du prévenu soit consacrée en large part à des incidents de procédure, comme à Renens.

Le père et la mère de Marie seront présents à l'audience, assure l'avocat. "Prêts à vivre avec courage un nouveau calvaire en raison du système de défense de l'assassin de leur fille", selon Me Barillon. Contacté par l'ats, le procureur général du canton de Vaud, Eric Cottier, a indiqué qu'il ne s'exprimerait pas dans les médias avant les débats.

Pour rappel, Claude D. a été qualifié en mars de tueur en série par le président la Cour. Il a assassiné Marie dans la nuit du 13 au 14 mai 2013 alors qu'il était aux arrêts domiciliaires. Il avait été condamné en 2000 à 20 ans de prison pour avoir enlevé et tué son amie de l'époque.

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