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Menaces sur les prestations des caisses de pension

Les caisses de pension suisses peinent à remplir les objectifs de rendement promis aux assurés, selon Swisscanto. Compte tenu des incertitudes sur les marchés financiers et la faiblesse des taux d'intérêts, des coupes dans les prestations deviennent toujours plus probables.

30 sept. 2010, 12:25

Les responsables des institutions de prévoyance se trouvent confrontés à la difficile tâche de réaliser dans les conditions actuelles les rendements requis, a déclaré hier à Zurich Gérard Fischer, le patron de Swisscanto, lors de la présentation de l'étude «Les caisses de pension suisses 2010». Certes en 2009, le rendement moyen a atteint 10,5%, l'un des meilleurs jamais réalisés.

Mais cette performance n'a pu compenser que partiellement le plongeon de -12,7% de 2008. Ces fortes variations montrent les risques de placements que les institutions de prévoyance sont obligées de courir pour pouvoir obtenir les rendements requis. De plus, la volatilité a globalement augmenté dans le sillage de la crise financière, puis de celle de l'endettement des Etats. Les résultats de l'enquête menée auprès de 286 institutions de prévoyance détenant une fortune totale de 382 milliards de francs, montrent que les objectifs de rendement n'ont pas été atteints, même sur des périodes prolongées. Alors que la valeur requise pour maintenir un degré de couverture stable s'établit à 3,9%, la performance annuelle de cinq dernières années s'est inscrite à 3,1%.

Actuellement, le bas niveau des taux d'intérêts ne permet pas d'atteindre ce seuil. Alors que les rendements des catégories d'investissements qualifiées de sûres, comme les obligations d'Etat, demeurent à un bas niveau, les caisses de pension se voient contraintes de prendre plus de risques en investissant sur les marchés des actions, soumis à de fortes variations.

Toutefois, elles peuvent aussi à ce titre bénéficier des phases de hausses boursières. Mais celles-ci ne sont pas assurées. Dans une telle situation, des coupes dans les prestations ne peuvent être exclues. «Malheureusement, il n'existe aucune mesure permettant d'améliorer la situation de manière rapide et sans mal», a ajouté Gérard Fischer. De plus, l'augmentation de l'espérance de vie accroît la pression sur les caisses de pension. Les débats politiques portant sur la garantie des rentes, même après le refus en mars par le peuple d'abaisser le taux de conversion de 6,8 à 6,4%, ne sont pas pour autant clos, de l'avis des spécialistes en prévoyance. Après s'être nettement amélioré après la crise financière de 2009, le degré de couverture des institutions de prévoyance s'est légèrement dégradé de janvier à juin 2010. Celui des caisses de droit privé est passé de 106,4 à 105,3%, alors que celui des institutions de droit public a fléchi de 92,6% à 91,5%.

Au regard de l'an passé, la proportion de caisses de pension de droit privé en sous-couverture s'est réduite de 60 à 16%. Mais la situation n'en est pas pour autant stabilisée.

Pour nombre d'institutions de prévoyance, la question des réserves permettant de couvrir les variations liées à l'évolution des marchés pose problème. Ces fonds étant relativement faibles, les caisses de pension se voient alors limitées au niveau de la prise de risques. /ats

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