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Médias: Doris Leuthard appelle les propriétaires de l'ats à régler la crise

Doris Leuthard demande aux propriétaires de l'ats de résoudre la crise. L'agence est en grève depuis quatre jours pour contester des mesures de restructuration. La piste d'une aide de la Confédération est évoquée.

02 févr. 2018, 11:24
La ministre de la communication Doris Leuthard appelle les propriétaires privés de l'ats à résoudre la crise traversée par l'agence de presse nationale.

La ministre de la communication Doris Leuthard appelle les propriétaires privés de l'ats à résoudre la crise traversée par l'agence de presse nationale. Elle relativise l'importance de l'aide qui pourrait être apportée par la Confédération.

"L'ats est surtout l'affaire des propriétaires privés: c'est à eux de résoudre les problèmes", lance la conseillère fédérale dans une interview publiée vendredi par l'Aargauer Zeitung et la Südostschweiz.

L'agence joue néanmoins un rôle très important pour la diversité des médias en Suisse. Elle permet en particulier aux petits éditeurs de pouvoir offrir des informations dans tous les domaines, de l'actualité internationale à la culture en passant par le sport, relève la ministre.

La Confédération peut apporter un soutien limité via la loi sur les langues, indique Doris Leuthard. En outre, l'agence pourrait obtenir à l'avenir une aide (dans le cadre de redevance radio-tv) pour sa contribution à la fabrication de contenus audiovisuels par les radios et télévisions locales. Le gouvernement juge cette aide sensée, car elle aide ces médias audiovisuels locaux à négocier le tournant numérique.

 

 

"Nous avions aussi tenté d'aider à obtenir une contribution pour l'ats au travers de la loi sur la culture. Le Parlement a toutefois rejeté cette idée", rappelle la conseillère fédérale. Une aide directe aux journaux est par ailleurs interdite par la Constitution, note-t-elle encore.

Pour la cheffe du Département fédéral de la communication (DETEC), le marché des médias ne fonctionne que de manière très limitée. "L'aide indirecte à la presse contribue jusqu'à un certain point au maintien de la diversité de la presse. Mais les défis pour les éditeurs dans le domaine online sont énormes".

Des éditeurs qui ont aussi commis des erreurs, notamment en mettant des contenus à disposition gratuitement sur Internet, souligne la ministre. "Une production journalistique ne peut jamais être gratuite. De nombreux jeunes se sont habitués à cette mentalité. Le secteur du print doit maintenant développer de nouveaux modèles d'affaires et de coopérations".

Et ces problèmes n'ont rien à voir avec la SSR, insiste encore la ministre, en faisant référence à la votation sur l'initiative No Billag. "Ces deux dernières années, nous avons eu un débat par procuration".

Négociations

Au 3e jour de la grève, une rencontre a eu lieu jeudi entre une délégation de la Commission de rédaction (CoRé) de l'ats et une délégation du conseil d'administration. Celle-ci était composée du président Hans Heinrich Coninx, du vice-président Hanspeter Lebrument, de Matthias Hagemann ainsi que du CEO Markus Schwab.

Lors de cette réunion qui s'est déroulée dans une ambiance "respectueuse et constructive", selon les représentants du personnel, le conseil d'administration s'est dit prêt à entamer des négociations ces prochaines semaines avec la rédaction et les syndicats sur différents points. Il a néanmoins demandé que la grève s'arrête durant ces négociations. Le personnel se réunit à nouveau vendredi matin en assemblée pour discuter de la suite du mouvement.

300 personnes à Lausanne

Jeudi, le personnel en grève s'était rendu à Lausanne. Près de 300 personnes se sont réunies devant le bâtiment de la radio RTS. Parmi elles figuraient des politiciens de gauche comme de droite, qui ont exprimé leur soutien aux grévistes et souligné l'importance de l'ats pour le fonctionnement des médias en Suisse.

 

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