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Maurer dit ni oui ni non au successeur du Tiger

Notre ministre de la défense, Ueli Maurer, dément vouloir renoncer à l'achat de nouveaux avions de combat.

19 oct. 2009, 15:55

La situation l'empêche de dormir pour la première fois de sa vie, a affirmé Ueli Maurer. «Quand je vois toutes les lacunes et ce qu'il faudrait pour les combler, ce n'est pas possible du jour au lendemain», a-t-il commenté, qualifiant la situation de l'armée de dramatique.

Cet état de fait n'est pas exempt de risques. «Nous avons des Tiger F-5 techniquement obsolètes qui ne peuvent voler que de jour et par beau temps, et nous n'avons qu'une poignée de bons F/A-18», a-t-il illustré. D'après lui, il est faux de dire que l'achat de nouveaux avions n'est plus d'actualité. Il s'agit d'une question de priorités. Au final, ce sont le gouvernement et le Parlement qui libèrent les crédits. L'armée a besoin d'urgence de davantage d'argent, 500 millions de francs supplémentaires par an sont un minimum absolu, a estimé M. Maurer. Un avis partagé par son collègue de parti Bruno Zuppiger. Si l'acquisition de nouveaux jets devait effectivement être biffée, les 2,2 milliards prévus à cette fin devraient alors être utilisés pour corriger les défauts d'Armée XXI, a fait valoir le conseiller national zurichois et président de la commission de la politique de sécurité samedi sur les ondes de la radio alémanique DRS. Reste que le renouvellement de la flotte des Forces aériennes est nécessaire pour garantir la sécurité du pays. Pour M. Zuppiger, la manœuvre d'Ueli Maurer est à considérer comme «un appel au secours». Même son de cloche du côté de Christophe Keckeis, qui parle de «cri d'alarme» dans une interview donnée hier à la «NZZ am Sonntag».

L'armée disposant de toujours moins d'argent, ses ressources ne correspondent plus aux tâches qui lui sont confiées, a analysé l'ancien chef de l'armée. Et d'avertir que plus l'achat de nouveaux avions est repoussé, plus la facture sera salée. Cette transaction a été préparée avec soin et beaucoup d'argent a déjà été investi ces dernières années dans la procédure d'évaluation, d'après lui.

Bruno Zuppiger est convaincu que des erreurs de budget sont en cause. Les 6 milliards de francs prévus initialement ont été rabotés à 2,2 milliards. Or les coûts réels devraient atteindre 3 à 4 milliards. L'enveloppe de 2,2 milliards ne permet pas de tenir compte des frais de fonctionnement et d'entretien des appareils, d'après lui. La commission de la politique de sécurité abordera la question aujourd'hui. Jusqu'il y a une année, le Département fédéral de la défense était convaincu qu'il pourrait acheter 33 nouveaux modèles pour remplacer les anciens Tiger. Les services d'Ueli Maurer admettent désormais que les 2,2 milliards ne suffiront même pas pour 22 avions. De son côté, le président de la sous-commission du Conseil national chargé du dossier, Thomas Hurter (UDC /SH), évalue entre 8 à 12 seulement le nombre d'appareils pouvant être achetés avec cette somme. /ats

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