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Lucerne: suspecté d’appel à la violence contre les femmes, l’imam de Kriens viré par sa mosquée

Donner des coups légers à sa femme pour la discipliner. C’est ce qu’aurait recommandé l’imam de la mosquée Dar Assalam de Kriens, dans le canton de Lucerne, lors d’un récent prêche. Ce mercredi, les autorités religieuses annoncent sa suspension.

16 oct. 2019, 10:44
La communauté islamique du canton de Lucerne assure qu'elle ne tolère aucun appel à la violence.

La mosquée Dar Assalam de Kriens (LU) se sépare de son imam, suspecté d’appel à la violence contre les femmes. L’association qui la régit ne tolère aucun imam radical ni aucun prêche radical, souligne-t-elle.

Début août, l’imam irakien âgé de 38 ans aurait recommandé, lors de la prière du vendredi, d’infliger «des coups légers» aux épouses «afin de les discipliner» lorsque d’autres mesures, comme le dialogue ou le délaissement du lit conjugal, «n’ont servi à rien».

L’association Dar Assalam respecte la Constitution fédérale et la Constitution du canton de Lucerne.
Petrit Alimi, président de la Communauté islamique de Lucerne

Dans un article publié le 6 octobre par la SonntagsZeitung, l’imam a confirmé qu’il était «légitime» qu’un homme batte sa femme pour la discipliner, sauf s’il agit par cruauté ou par pure violence. Selon lui, il faut comparer la violence contre une épouse au fait de discipliner des enfants.

Mercredi, la Communauté islamique de Lucerne (IGL), organisation faîtière, a annoncé aux médias que le comité de l’association Dar Assalam se séparait de l’imam. Et d’ajouter qu’aucun appel à la haine ou à la violence ne saurait y être toléré. «L’association Dar Assalam respecte la Constitution fédérale et la Constitution du canton de Lucerne», a déclaré Petrit Alimi, président de l’IGL.

Acquitté de soutien au terrorisme

L’affaire n’avait pas fait grand bruit parmi les fidèles. Ce sont les médias qui ont mis la puce à l’oreille de l’IGL, indique-t-elle. Le comité qui dirige la mosquée Dar Assalam savait que l’imam avait été accusé, dans le passé, d’entretenir des liens avec des terroristes. L’homme avait toutefois été acquitté.

Interpellé et interrogé la semaine dernière par la police suite à ses propos, le suspect a été remis en liberté. La procédure pénale ouverte par le Ministère public est cependant toujours en cours. Les actes incriminés constituent un délit poursuivi d’office. L’imam bénéficie de la présomption d’innocence jusqu’à la tenue d’un éventuel procès.

Enregistrer et surveiller les prêches

L’IGL recommande désormais aux associations membres d’enregistrer à l’avenir tous les prêches et de conserver ces enregistrements durant une année. Les mosquées sont en outre appelées à désigner quatre personnes chargées d’être présentes à chaque prêche et d’intervenir en cas de nécessité. La mosquée Dar Assalam a indiqué qu’elle suivrait ces recommandations.

Depuis 2005, l’IGL représente les musulmans lucernois en tant que partenaire du dialogue avec les autorités locales, les églises et la population. L’association Dar Assalam fait partie de sept associations appartenant à la Communauté islamique de Lucerne (IGL). Elle n’était pas représentée lors de la conférence de presse «pour des raisons professionnelles», a précisé l’IGL.

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