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Libre circulation: le Tessin veut des contingents pour ses frontaliers

Le canton du Tessin, avec ses milliers de travailleurs frontaliers quotidiens, estime qu'il est dans une situation particulière et qu'il doit donc bénéficier d'un traitement particulier en matière de libre circulation des personnes.

05 mai 2014, 16:30
Le Tessin avait accepté massivement l'initiative contre l'immigration de masse. Pour le canton, seuls des contingents permettront de protéger les travailleurs suisses.

Le Tessin veut réguler les travailleurs frontaliers par des contingents. Le canton revendique cette restriction dans un papier de position rédigé par son groupe de travail chargé de mettre en oeuvre l'initiative de l'UDC contre l'immigration de masse.

"La protection du marché du travail a la priorité au Tessin", a asséné lundi devant les médias le conseiller d'Etat Paolo Beltraminelli (PDC). Le plébiscite des Tessinois, à 68,2% le 9 février dernier, en faveur du texte de l'UDC étant dû en grande partie aux inquiétudes liées à l'augmentation du nombre des travailleurs frontaliers, ces derniers ne peuvent échapper aux mesures découlant de l'application du texte .

Les contingents devraient également s'appliquer aux travailleurs indépendants qui passent la douane pour honorer des mandats temporaires, même pour mopins de 90 jours par an. Ces derniers ne devaient jusqu'ici que s'annoncer. Les étrangers résidant dans le canton ne sont en revanche pas considérés comme un problème, affirme le Conseil d'Etat.

Pas comme en Suisse alémanique

Le Tessin se différencie donc de la Suisse alémanique, estime son gouvernement. Il est donc important de prêter attention aux besoins de chaque région. Ce que devrait permettre une solution fédéraliste, selon le gouvernement du Tessin. Les cantons devraient ainsi bénéficier d'une certaine marge de manoeuvre pour fixer des contingents.

Dans son papier de position, le groupe de travail cantonal considère qu'il est pertinent que les maxima fixés pour les travailleurs frontaliers correspondent aux besoins de l'économie. Il ne s'agit pas ici de donner des chiffres absolus, mais de définir des critères qui prennent en compte le manque de main-d'oeuvre et le chômage dans chaque branche.

Le canton réclame en outre que les mesures d'accompagnement soient conservées. Et ce même si la libre circulation des personnes, au sens actuel, devient caduque.

ODM conscient de la situation

"Les responsables de l'application de l'article constitutionnel 121a sont conscients depuis longtemps que le canton du Tessin se trouve confronté à une situation très particulière en raison de ses nombreux travailleurs frontaliers", a déclaré à l'ats l'Office fédéral des migrations (ODM).

Le conseiller d'Etat Paolo Beltraminelli présentera le 16 mai les propositions tessinoises au groupe de travail de la Confédération. Le directeur de l'ODM, Mario Gattiker, s'est déjà rendu le 11 avril au Tessin. Il y a pris part à une réunion du groupe de travail cantonal de mise en oeuvre de l'initiative, à laquelle assistaient notamment des représentants du gouvernement tessinois et des partenaires sociaux.

M. Gattiker a toujours souligné, selon l'ODM, qu'il désirait s'entretenir avec plusieurs organisations ou autorités, outre les initiants, dans le cadre des travaux d'application de l'initiative.

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