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Liberté conditionnelle: la Suisse romande est nettement plus stricte que la Suisse alémanique

Une étude montre qu'en Suisse romande, un peu plus d'un détenu sur deux a pu bénéficier d'une liberté conditionnelle après avoir purgé deux-tiers de sa peine. La justice est beaucoup plus généreuse outre-Sarine où ce taux monte à plus de 80%. C'est même près de 100% dans le canton de Thurgovie.

08 nov. 2016, 10:56
Le canton de Vaud est le plus strict du pays, avec un taux de remise en liberté conditionnelle de 53%.

La Suisse romande est plus sévère que la Suisse alémanique en matière de liberté conditionnelle, montre une étude. En cause, le type de détenus, avec davantage d'étrangers dans les cantons romands. Les chercheurs critiquent un système à deux vitesses.

Entre 2009 et 2013, 57% des détenus en Suisse romande ont pu bénéficier d'une liberté conditionnelle, après avoir purgé deux tiers de leur peine. Outre-Sarine, ce taux grimpe à 83%, selon une étude dont les principaux résultats ont été publiés mardi par le Centre suisse de formation pour le personnel pénitentiaire.

Le champion en la matière est le canton de Thurgovie, qui libère 97% des auteurs concernés avant le terme. A l'autre bout de l'échelle, le canton de Vaud est le plus restrictif: seuls 53% des détenus y sont relâchés plus tôt.

Globalement, en Suisse romande, une personne condamnée reste donc en détention plus longtemps qu'elle ne le ferait pour la même infraction en Suisse alémanique, constatent les chercheurs, Thomas Freytag, chef de l'Office de l'exécution judiciaire du canton de Berne, et Aimée Zermatten, adjointe du Service de l'application des sanctions pénales du canton de Fribourg.

Deux vitesses

Comment expliquer cette disparité? Les prisons romandes comptent davantage d'étrangers que les alémaniques, avancent les auteurs de l'étude. Or, très souvent, les tribunaux ne libèrent ceux-ci que lorsque leur renvoi est imminent. Les détenus étrangers auraient donc un moins bon pronostic de réinsertion.

Et de critiquer un système à deux vitesses entre les étrangers et les Suisses. Le droit pénal ne fait pourtant pas de différence entre les nationalités. La situation actuelle est donc problématique et contraire au principe d'égalité de traitement.

Les experts appellent à une harmonisation des pratiques au niveau suisse.

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