Le Conseil fédéral prendra définitivement position vendredi sur l'ordonnance d'application de la révision, ont expliqué aujourd'hui devant la presse à Lausanne des représentants des Unions syndicales romandes. La nouvelle loi entrera en vigueur le 1er avril.
Les syndicalistes avaient combattu cette révision, acceptée par le peuple suisse en septembre dernier. Ils redoutent désormais que leurs demandes, formulées durant la procédure de consultation, ne soient pas prises en compte par les autorités fédérales.
Couperet du 1er avril
«Les personnes qui sont tombées au chômage avant le 1er avril doivent pouvoir conserver leur droit aux indemnités», a lancé Bernard Remion, de la Communauté genevoise d'action syndicale. Les nouvelles dispositions ne doivent s'appliquer qu'aux nouveaux cas.
Les syndicats réclament aussi l'indexation des forfaits de base versés aux chômeurs, dont certains n'ont pas été adaptés depuis 1995. Et ils soutiennent les revendications des intermittents du spectacle qui réclament une adaptation de la loi.
Intermittents
«Les artistes ont besoin du chômage pour combler les trous entre deux spectacles», a expliqué Julien Lambert, du Comité 12A. Pour continuer à percevoir ces indemnités, ils réclament le doublement des 90 premiers jours de cotisation (et non plus 30) pour les contrats à durée limitée. Cette mesure, au coût «modique», est soutenue par l'Office fédéral de la culture, a relevé Julien Lambert.
Les syndicats romands déplorent le durcissement de la loi et ses effets pervers. «Obliger les jeunes de moins de 30 ans à accepter n'importe quel travail, c'est une ouverture vers un démantèlement social généralisé», a relevé Jean Kunz, d'Unia Vaud.
Mesures de réinsertion
Les syndicats demandent aux cantons latins de mettre en place des mesures de réinsertion et de formation pour les milliers de personnes qui arriveront en fin de droit. Pour l'heure, rien n'a été prévu, regrettent-ils. «Les cantons latins avaient voté largement contre cette révision», a rappelé Bernard Remion. /ats