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Les stratèges UDC rappellent leurs enfants terribles

L'ancien secrétaire général de l'UDC, Martin Baltisser, va reprendre du service. Une surprise. Il y a dix ans, il était entré en conflit avec Christoph Blocher.

31 janv. 2009, 10:34

Ala fin des années 1990, le secrétaire général de l'UDC, Martin Baltisser, et le porte-parole du parti, Jean-Blaise Defago, étaient les deux enfants terribles de l'UDC. Représentants de l'aile libérale, ils avaient combattu les recettes populistes du courant conservateur zurichois et défrayé la chronique en arborant une chevelure blonde provocante après s'être fait remonter les bretelles par Christoph Blocher.

Partis tenter leur chance ailleurs pendant quelques années, ils sont tous les deux de retour dans le giron de l'UDC. Jean-Blaise Defago, qui travaillait déjà avec Samuel Schmid, est devenu le chef de presse d'Ueli Maurer, tandis que l'UDC annonçait hier la prochaine élection, ou plutôt la réélection, de Martin Baltisser au poste stratégique de secrétaire général du parti. «Nous espérons profiter de ses talents de communicateur tout en facilitant la coexistence des différentes ailes du parti», indique le vice-président, le Neuchâtelois Yvan Perrin.

Agé de 39 ans, Martin Baltisser était un tout jeune homme quand il a occupé pour la première fois le poste de secrétaire général, entre 1996 et 1999. Il a ensuite travaillé dans les relations publiques, tout en restant un membre actif de l'UDC du canton de Berne. Revenu à ses anciennes amours, il entrera en fonction le 1er juillet. Formellement, sa désignation doit encore être confirmée par le comité central le 27 mars.

En 1998, Martin Baltisser et Jean-Blaise Defago avaient critiqué ouvertement la politique de «Neinsager» de l'UDC. Aux yeux de Christoph Blocher, qui était alors conseiller national, ils auraient été mieux inspirés de porter la discussion au sein du parti. Dix ans plus tard, Martin Baltisser a compris la leçon: il se garde de toute critique publique. «De l'eau a coulé sous les ponts, c'est de l'histoire ancienne», répond-il à la journaliste qui lui rappelle ses anciennes incartades. «Je soutiens la ligne de l'UDC suisse». Selon lui, son retour n'a rien à voir avec le départ de Christoph Blocher, «qui est une personnalité importante pour le parti».

Yvan Perrin se montre plus disert. Il admet que le futur secrétaire général incarne l'aile libérale bernoise et que cela pourrait faciliter l'intégration des différents courants qui animent le parti. «Jusqu'ici, toute la direction était alignée derrière Christoph Blocher». Selon lui, il ne faut pas en attendre une révolution, mais il n'exclut pas des modifications dans la façon de communiquer.

C'est en tout cas ce qu'espère le conseiller national socialiste fribourgeois Jean-François Steiert, qui est particulièrement allergique aux campagnes axées sur les moutons ou les corbeaux noirs. Il travaillait au secrétariat général du PS à l'époque où Martin Baltisser faisait ses premières armes à celui de l'UDC. «C'est quelqu'un avec qui le dialogue était possible. Il n'a pas le côté xénophobe de certains membres de l'UDC. Il en va de même de Jean-Blaise Defago. J'avoue avoir été surpris par cette nomination. J'espère que c'est le parti qui change et pas eux!» /CIM

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