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Les occasions bientôt surcotées

03 sept. 2011, 11:21

Les prix baissent dans la grande distribution et ils bougent aussi sous les panonceaux des concessionnaires automobiles.

Quand il s'agit d'un investissement aussi lourd que celui d'un véhicule, le cœur et la raison se bousculent avant de signer le bon de commande car on n'achète pas seulement un prix. «Mais les tarifs des voitures neuves sont vraiment à la baisse. En réaction au taux de change de l'euro les importateurs réagissent avec vigueur», souligne Alfredo Micheli, qui commercialise des véhicules Ford à La Chaux-de-Fonds et à Neuchâtel.

«Mercedes fait très très fort avec son «euro bonus» à -20%», renchérit le Nyonnais Serge Chevalley. Une marque comme Volvo ne s'est pas engagée dans cette démarche mais propose un «pack suisse» qui représenterait 9000 francs d'avantages client et un leasing à 1,9% sur lequel elle perdrait de l'argent. Dans l'univers particulier de la vente automobile, des premium au low-cost, on répugne à parler de baisses de prix. Questions de prestige et de marketing obligent sans doute. On préfère évoquer une «hausse des promotions», ce qui ne reviendrait pas tout à fait au même.

Du jamais vu!

Mais si l'acheteur est malin, il peut cumuler les offres. Les efforts grand public actuellement déployés par les importateurs peuvent s'ajouter aux autres ristournes consenties au titre des flottes ou du statut de diplomate. «Dans certains cas, les rabais atteignent ainsi les 30%, c'est du jamais vu», confie un concessionnaire.

Bref, les arguments commerciaux commenceraient à devenir suffisamment intéressants pour détourner les acheteurs du fléau des importations parallèles. «On arrive à des avantages intéressants qui se situent entre 7000 et 9000 francs sur des véhicules haut de gamme», poursuit Alfredo Micheli. D'autant que les rabais proposés s'accompagnent selon lui «de leasings intéressants et souvent de la gratuité d'une troisième année de garantie». Mais certaines offres en matière de garanties et de services sont déjà incluses dans le prix d'achat du véhicule. Cependant «le contexte n'a jamais été aussi intéressant pour le client et il faut admettre que ces efforts contribuent à booster nos ventes de voitures neuves», confesse Serge Chevalley.

Au prix du neuf

Mais, toute médaille à son revers. Et le marché de l'occasion s'apprête à subir le contrecoup des actions menées pour rattraper les fluctuations monétaires.

«A cause des promotions qui se multiplient, on se retrouve sur les parcs d'occasion avec des véhicules récents qui se situent au prix de voitures neuves», analyse le Valaisan Régis Udressy.

Agent Kia et Suzuki, il gère également un centre occasion et redoute les prochains mois car l'effet de lissage des prix reste encore à venir. «Nous avons établi nos prix voici plusieurs mois, au moment de la reprise de l'ancien véhicule et on va probablement s'acheminer vers une décote», pronostique Alfredo Micheli.

C'est que l'automobile a érigé cette pratique en institution pour apparaître comme «le secteur où il y a toujours quelque chose à reprendre», poursuit-il.

Du coup, pour piloter cette activité au plus serré «il faut déployer une approche professionnelle», précise Serge Chevalley. Sélections des marques et des modèles, garanties, souplesse commerciale, suivi des cotations sur les sites professionnels comme sur les sites de reventes, tous les moyens sont bons pour assurer au mieux la rotation du parc.

Pour celà il faut encore tenir compte des effets de mode et de la demande. «Certains modèles d'une marque comme Chrysler étaient fort prisés mais aujourd'hui, on les propose directement aux revendeurs car plus grand monde n'en veut», observe ainsi un professionnel. Serge Chevalley considère sans ambages et geste à l'appui que «dans l'occasion, il faut parfois savoir se couper un bras!» Ceux des spécialistes s'apprêtent-ils à tomber? Toujours est-il qu'ils sont nombreux à voir le coup venir et mijotent des batteries d'opérations spéciales pour dynamiser le secteur des véhicules d'occasion sur lequel ils s'attendent tous à des amortissements difficiles.

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