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Les libéraux genevois au bord du drame familial

La section genevoise soutiendra-t-elle Martine Brunschwig Graf, Christian Lüscher ou tous les deux? Analyse avant la suite du feuilleton ce soir à Genève.

23 juil. 2009, 11:54

Sur la page d'accueil de son site internet, Martine Brunschwig Graf déclare qu'il faut «dire ce que l'on fait et faire ce que l'on dit». Christian Lüscher avoue à la Radio suisse romande que sa maxime à lui serait plutôt «on s'en fout, on y va»! Jusqu'à la démission de Pascal Couchepin, ces deux-là se complétaient; aujourd'hui, ils s'opposent. Au grand dam du Parti libéral genevois qui doit décider ce soir du sort de ces deux candidatures pour remplacer le Valaisan au Conseil fédéral.

Elle est économiste, il est avocat. Elle a une longue carrière politique derrière elle, il fait ses premières armes sur le plan national. Elle a 59 ans, lui 46. Elle aime expliquer, il adore le théâtre. Elle exècre le bling-bling, il soigne son apparence n'hésitant pas à se présenter comme le «chouchou de ces dames».

Elle est la présidente de la structure chargée de régler les litiges entre employés maltraités et leurs employeurs bénéficiant de l'immunité ou de privilèges diplomatiques à Genève, il est l'associé de Charles Poncet, l'avocat qui représente l'Etat libyen dans l'affaire Kadhafi. Enfin, elle est la candidate que tout le monde attendait au même titre qu'un Didier Burkhalter à Neuchâtel, il s'est autoproclamé candidat suite à quelques appels de pieds de l'UDC et de parlementaires alémaniques les plus à droite du Parti libéral radical suisse.

Les libéraux genevois trancheront-ils ou refileront-ils la patate chaude au groupe parlementaire? En attendant le verdict, on s'agite dans les coulisses pour tenter de trouver l'issue la plus digne possible… si Lüscher ne renonce pas d'ici là. Hier matin, le libéral Jacques-Simon Eggly hésitait encore à quitter son lieu de vacances pour rentrer à Genève et intervenir lors de l'assemblée des délégués.

«Les Neuchâtelois et les Vaudois sont parvenus à se rassembler derrière une seule candidature, maintenant portée par tout un canton. Si nous n'y parvenons pas, nous aurons un sérieux problème de crédibilité», lâche l'ex-conseiller national, reprochant à l'inexpérimenté Christian Lüscher d'affaiblir Martine Brunschwig Graf, dont la désignation par le parti entre dans la «logique des faits», selon Jacques Simon-Eggly.

De tous les noms qui sont sortis comme par magie depuis la démission de Pascal Couchepin, Christian Lüscher est pour l'instant le seul «outsider» à s'être officiellement porté candidat à la candidature.

Dans le canton de Vaud, Olivier Français et Isabelle Moret ont fait leur tour de piste avant de s'incliner avec les honneurs et en gardant le sourire. L'avocat genevois persiste et signe, conscient que le Parti libéral genevois ne veut pas s'entre-déchirer et apparaître divisé à quelques mois des élections cantonales. Autant le président Michel Halpérin qu'Ivan Slatkine, chef de groupe au Grand conseil genevois, ont affirmé la semaine dernière dans «Le Temps» qu'ils avaient le choix de ne pas choisir…

Et ce d'autant plus que même s'il est écarté ce soir, Lüscher pourrait toujours se présenter face au groupe parlementaire à Berne, revendiquant le soutien des Jeunes libéraux-radicaux qui l'ont cité parmi six autres personnes. De même d'ailleurs pour Martine Brunschwig Graf, dont la candidature pourrait toujours être portée par la section féminine de son parti. /MAG

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