Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Les homosexuels pourraient donner leur sang, à condition d'être abstinents depuis 1 an

En Suisse, les hommes homosexuels ne peuvent pas donner leur sang. N'étant plus justifiée, cette interdiction devrait être levée en 2017. Les 12 mois d'abstinence exigés rendent cependant ce droit difficile à obtenir.

20 juin 2016, 11:34
Actuellement, les hommes ayant eu des rapports sexuels avec des hommes depuis 1977 restent exclus du don du sang.  (Illustration)

Les hommes homosexuels devraient pouvoir donner leur sang à l'avenir. A condition d'être abstinent depuis 12 mois. L'organisation Transfusion CRS Suisse entreprend des démarches en ce sens auprès de l'autorité compétente Swissmedic.

L'exclusion systématique des hommes ayant eu des rapports sexuels avec des hommes ne se justifie plus, indique lundi Transfusion CRS Suisse dans un communiqué. Dès janvier 2017, ceux-ci devraient pouvoir donner leur sang. A une condition: être abstinent depuis 12 mois.

Actuellement, les hommes ayant eu des rapports sexuels avec des hommes depuis 1977 restent exclus du don du sang. Swissmedic, qui doit approuver les conditions d'admission au don, a jusqu'à présent refusé de changer les règles. Pour l'organisation suisse des gays Pink Cross, cette approche est discriminatoire.

Ces dernières années, de nombreux pays comme les Etats-Unis, l'Italie ou la Grande-Bretagne ont assoupli les critères d'aptitude au don, fait valoir Transfusion CRS Suisse. En France, depuis ce printemps, le don de sang est ouvert aux hommes qui n'ont pas eu de relations homosexuelles depuis douze mois, après un questionnaire et un entretien.

Le Conseil fédéral s'était montré plutôt disposé à assouplir les conditions. Mais les services régionaux de transfusion sanguine sont l'unique garant de la sécurité et de la qualité, avait-il rappelé l'automne dernier.

Critères de risque

A long terme, la Suisse doit aussi revoir sa pratique en la matière, estime Transfusion CRS Suisse, rattachée à la Croix-Rouge suisse. Une suspension du don de sang, temporaire et non plus définitive, ne serait prononcée que sur le comportement sexuel effectif du donneur, indépendamment de son orientation sexuelle.

L'élaboration de critères d'aptitude au don basés sur les risques est toutefois complexe et ceux-ci ne pourraient pas entrer en vigueur avant 2018, selon l'organisation. Pour autant que Swissmedic donne son accord.

Fenêtre de diagnostic

Le sang des donneurs est toujours testé, notamment pour traquer le VIH ou les hépatites. Pour les patients, il reste toutefois un risque d'être infecté lors d'une transfusion. La "fenêtre diagnostique " constitue le noeud du problème. Si quelqu'un se rend donne son sang peu après avoir été infecté au VIH, par exemple, aucun test disponible ne permet de détecter ce sang infecté.

Grâce aux nouveaux tests, cette fenêtre s'est raccourcie. Elle est désormais de maximum 7 jours pour le VIH et de 20 jours pour l'hépatite B.

Cellules de sang

La situation est différente pour le don de cellules souches de sang. La pratique changera dès mercredi: on ne demandera plus aux hommes s'ils ont eu des rapports sexuels avec des hommes. Les critères seront basés uniquement sur les risques, annonce aussi Transfusion CRS Suisse.

Qu'il soit hétérosexuel ou homosexuel, le donneur sera classé dans un des quatre groupes de risque en fonction de son comportement sexuel. Seules seront exclues du don les personnes en catégorie "risque élevé", notamment celles s'étant injectées de la drogue en intraveineuse au cours des dix dernières années ou celles ayant eu plus de trois partenaires sexuels différents au cours des quatre derniers mois.

Dans le domaine, le mandat de Transfusion CRS Suisse se fonde sur la loi sur la transplantation. L'organisation peut donc définir les critères d'aptitude au don selon sa propre compétence et ses critères.

 
 
Votre publicité ici avec IMPACT_medias