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Les Grisons ont la tête dure

Dans les Grisons, l'histoire de l'automobile remonte à 80 ans seulement. Et il a fallu une autorisation extraordinaire du Conseil fédéral, en 1919, pour ouvrir la première ligne postale Les Grisons ont le plus important réseau de cars postaux de Suisse. Cela paraît aller de soi compte tenu de la taille et de la topographie du canton. Pourtant, il a fallu surmonter des difficultés qui paraissent aujourd'hui complètement anachroniques pour en arriver là. Car les habitants des Grisons ont la tête dure et ils ont longtemps été réfractaires au progrès. A l'aube du vingtième siècle, c'est la voiture qui était l'incarnation des risques provoqués par les nouvelles technologies. Résultat des courses: les véhicules automobiles ont été interdits dans le canton jusqu'en 1925. C'est seulement après la dixième votation populaire que les voitures ont été autorisées à circuler sur les routes grisonnes. «Et encore a-t-on triché en organisant la votation en été, quand les paysans étaient occupés dans les alpages», raconte Margrit Tannò, guide à Coire.

19 juil. 2006, 12:00

Cette situation n'a pas été sans conséquences sur les cars postaux. «En 1919, il a fallu une autorisation extraordinaire du Conseil fédéral pour ouvrir la première ligne, de Reichenau à Flims Waldhaus», souligne le directeur du centre régional des Grisons Manfred Kürschner.

Le traumatisme causé par l'ouverture du Gothard, en 1882, explique peut-être cette opposition acharnée au nouveau mode de transport. «Le Gothard a été une catastrophe économique pour Coire car la ville a perdu son rôle de centre commercial» , explique Margrit Tannò.

Un coup dur pour une cité qui s'enorgueillit d'être la plus vieille ville de Suisse avec des traces d'établissements humains qui remontent à 5000 ans. Les incendies ont cependant été trop nombreux pour laisser des témoins visibles de ce long passé. La vieille ville où il fait bon déambuler a conservé quelques bâtiments du Moyen Age mais la plupart des édifices n'ont pas plus de 100 ou 200 ans.

L'influence protestante se devine au vu du caractère austère des façades. Elle est aujourd'hui tempérée par des aménagements urbains qui donnent un caractère très convivial à la cité. A quelques dizaines de kilomètres de là, cette convivialité fait défaut à Saint-Moritz, une vaste station sans charme au développement anarchique dont le seul atout est d'être au centre d'une région magnifique.

Les élégantes peuvent y faire leurs courses dans des boutiques de luxe similaires à celles des grandes capitales. Les mondaines peuvent espérer croiser le prince Charles ou une célébrité du monde du spectacle dans un restaurant gastronomique. En revanche, les sportifs et les amoureux de la nature qui se sont égarés en ces lieux se contenteront d'une assiette roborative de capuns. Cette spécialité grisonne composée de pâte à spätlzi, de lard et de saucisse enrobés dans des feuilles de côte de bette constitue le carburant idéal avant une course de montagne. Par contre, les capuns risquent de vous rester sur l'estomac si vous vous contentez de faire du shopping! / CIM

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