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Les Femmes PLR lancent un appel aux patrons

Il n'y a que 3% de femmes dans les conseils d'administration en Suisse. Les Femmes libérales-radicales mettent la pression sur les entreprises.

07 mars 2011, 12:20

«Donnez-nous accès à la moquette des étages supérieurs, ou nous réclamerons des quotas!» C'est le message que recevront demain 8 mars, Journée internationale des femmes, les dirigeants des 400 plus grandes entreprises suisses. Un petit mot agrafé, en guise de clin d'œil, sur un morceau de tapis rouge et signé des Femmes PLR (Parti libéral-radical suisse).

«Nous lançons en quelque sorte un dernier appel», explique Claudine Esseiva, secrétaire générale des Femmes PLR. «En tant que libérales, nous sommes par principe opposées aux quotas, mais il faut que les choses bougent. Car aujourd'hui, il n'y a que 3% de femmes dans les conseils d'administration en Suisse. Ce déséquilibre est inacceptable. Nous sommes clairement moins bons que les autres.» La Norvège, par exemple, a introduit un quota de 40% de femmes dans les conseils d'administration. «Et c'est un succès.»

Les causes du problème sont connues: «Dès qu'elles ont des enfants, les femmes sortent encore souvent du marché du travail, par manque de structures d'accueil», rappelle Claudine Esseiva. Or, «lorsqu'une chercheuse hautement qualifiée se retire deux ans du domaine de la recherche à la naissance de son enfant, elle n'arrive en général pas à renouer avec son activité professionnelle», analyse Anne-Marie van Rampaey, directrice des ressources humaines du CSEM (Centre suisse d'électronique et de microtechnique), à Neuchâtel, citée dans une étude du Secrétariat d'état à l'économie (Seco).

Le CSEM a résolu le problème en créant sa propre crèche. «Les petites et moyennes entreprises qui n'en ont pas les moyens pourraient malgré tout contribuer financièrement aux structures d'accueil de la petite enfance, comme cela se pratique dans le canton de Vaud», enchérit Claudine Esseiva. Pour la Fribourgeoise, il s'agit aussi de favoriser le partage des postes (job sharing) ainsi que le travail à temps partiel, non seulement pour les femmes, mais aussi pour les hommes.

La secrétaire générale des Femmes PLR en est convaincue: les entreprises elles-mêmes ont tout à gagner à promouvoir les carrières féminines: «Une récente étude montre ainsi que les équipes mixtes sont beaucoup plus performantes et innovantes.» «Au vu de l'évolution démographique et du manque de main-d'œuvre qui en découle, nous ne pouvons pas nous permettre de renoncer à 50% du réservoir de talents», ajoute, dans l'étude du Seco, Matthias Baltisberger, responsable du site bâlois de Roche.

L'entreprise pharmaceutique s'est donc fixé pour but une proportion de 20% de femmes parmi ses cadres supérieurs à l'horizon 2014. Les banques Raiffeisen, elles, visent 30% en 2015. Du côté de l'assureur La Vaudoise, on espère doubler le nombre de femmes au sommet de l'organigramme (3 sur 28 aujourd'hui). «Sans objectif chiffré, le succès de la démarche reste très incertain», justifie Alain Dondénaz, chef du Département services.

L'édiction d'objectifs chiffrés ne convainc pas Claudine Esseiva. Les Femmes PLR se donnent dès lors cinq ans pour convertir les patrons. Un morceau de moquette y suffira-t-il? «Cela vaut la peine d'essayer encore de cette manière avant de réclamer des quotas. Il faut surtout motiver la génération de jeunes dirigeants qui arrive aux commandes. Eux aussi aspirent au changement. Ils ne veulent plus être uniquement le porte-monnaie de la famille, mais souhaitent assumer leur part des responsabilités familiales.» /SGU

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