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Les facéties du calendrier politique

26 févr. 2009, 08:26

Le calendrier politique a parfois de singulières ironies, surtout pour le nouveau chef de la Défense, l'UDC Ueli Maurer. Coup sur coup, hier, le gouvernement a ainsi nommé à la tête de l'armée le divisionnaire André Blattmann et pris la décision historique d'envoyer des soldats suisses professionnels en Somalie pour s'associer à la lutte contre la piraterie.

André Blattmann est l'incarnation de la continuité. Il a été préféré à Ulrich Solenthaler, tenant du retour à une conception de la défense plus traditionnelle, qui avait bien évidemment de larges soutiens au sein de l'UDC. En l'occurrence, Ueli Maurer aura montré une certaine indépendance à l'égard de la formation politique dont il est issu, mais la modération d'André Blattmann, partisan d'une évolution continue plutôt que de grands bouleversements - comme la réforme Armée XXI -, lui aura facilité la tâche.

Il n'en va pas de même avec la décision du Conseil fédéral - le Parlement doit encore se prononcer - d'envoyer des soldats en Somalie. Même s'il ne s'agit que d'une trentaine d'hommes et d'une mission strictement limitée à la protection de navires du Programme alimentaire mondial ou de cargos suisses, un tel engagement va bien évidemment à l'encontre de la stricte neutralité prônée par l'UDC.

Ueli Maurer, personnellement opposé à l'envoi de troupes à l'étranger, a joué en l'occurrence le jeu de la collégialité. L'UDC, elle, n'a pas raté le coche. Elle a immédiatement pourfendu la position du gouvernement - en dirigeant le tir sur la cheffe des Affaires étrangères, Micheline Calmy-Rey -, s'inquiétant de voir des militaires suisses «tomber pour des intérêts étrangers».

Mais, curieusement, cette indignation s'arrête là. Aucune mention des soldats étrangers qui risquent leur vie pour assurer la sécurité des bateaux suisses. Ni bien sûr de l'hypocrisie qui consisterait à payer d'autres pays, pour assumer ces tâches. Par vocation, le raisonnement de l'UDC s'arrête aux frontières nationales. Difficile d'expliquer la chose au Programme alimentaire mondial et aux armateurs des 24 bâtiments de la marine suisse qui sillonnent les mers du globe...

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