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Les Etats-Unis demandent l'extradition de Roman Polanski

Les Etats-Unis ont formellement demandé jeudi soir à la Suisse l'extradition de Roman Polanski. Le cinéaste, arrêté le 26 septembre à Zurich, est poursuivi en Californie pour une affaire d'abus sexuels sur une mineure remontant à 1977. Il risque deux de prison au maximum.

26 oct. 2009, 09:25

Selon la demande d'extradition déposée par l'ambassade des Etats- Unis à Berne il s'agit de la peine la plus sévère prévue par la législation américaine pour relations sexuelles avec un mineur, acte pour lequel le cinéaste a reconnu à l'époque être coupable, a précisé vendredi à l'ATS et sur Europe 1 Folco Galli, porte-parole de l'Office fédéral de la justice (OFJ).

S'il est extradé aux Etats-Unis, Roman Polanski ne devrait donc être jugé que sur cet aspect. «Une personne qui est extradée peut être seulement poursuivie pour les délits pour lesquels on a autorisé l'extradition», a précisé Folco Galli.

L'OFJ va maintenant transmettre la demande d'extradition aux autorités du canton de Zurich puisque Roman Polanski est détenu à Winterthour. Elles sont chargées de la lui notifier et de prendre sa déposition. La décision d'extradition sera ensuite prise par l'OFJ sur la base de la demande de Washington ainsi que des remarques du cinéaste et de ses avocats. Aucun délai légal n'est fixé pour cette étape, a précisé le porte-parole de l'OFJ, Folco Galli.

«On va prendre le temps nécessaire». Si la décision d'extradition est approuvée, Roman Polanski aura cinq jours pour la contester et trente pour déposer un recours auprès du Tribunal pénal fédéral.

En dernière instance, il pourra également saisir le Tribunal fédéral. «S'il continue à s'opposer et saisir tous les moyens juridiques, cela va durer des mois et des mois», prévient le porte-parole. Selon les déclarations faites à la presse par l'avocat français de Roman Polanski Hervé Temime, le cinéaste «n'acceptera pas la demande d'extradition des Etats-Unis».

Le juriste s'est toutefois refusé à tout autre commentaire, de même que l'avocat zurichois Lorenz Erni. Un autre défenseur du Franco-Polonais, Georges Kiejman, a pourtant laissé entendre mercredi sur Europe 1 que Roman Polanski pourrait choisir d'aller aux Etats-Unis pour s'expliquer. Les arguments en sa faveur «ne sont pas inexistants», selon lui.

Roman Polanski a été arrêté le 26 septembre alors qu'il se rendait au Festival du film de Zurich pour y recevoir un prix. Le cinéaste franco-polonais a vu sa demande de remise en liberté être rejetée mardi par le Tribunal pénal fédéral en raison d'un risque de fuite «élevé». Une décision contre laquelle Hervé Temime a dit vouloir recourir.

Ce sont les autorités suisses qui ont informé le 21 septembre leurs homologues américaines de la venue à Zurich de Roman Polanski, avait indiqué mercredi Folco Galli. Deux jours plus tard, Washington confirmait la demande d'arrestation en vue d'une extradition.

La conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf a pour sa part été informée un jour avant l'arrestation du cinéaste. Selon elle, la Suisse n'avait «pas d'autre choix» en vertu notamment de l'accord d'extradition passé avec les Etats-Unis. /ats-afp

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