Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Les documents sensibles de l'affaire Tinner ne sont pas encore détruits

Le sort des documents brûlants de l'affaire Tinner reste en suspens. La ministre de la justice Eveline Widmer-Schlumpf assure qu'ils existent encore et réitère la volonté du gouvernement de les détruire. Elle se dit toutefois prête à attendre pour le faire.

12 juil. 2009, 15:35

Interrogée hier sur les ondes de la radio alémanique DRS, la conseillère fédérale a levé l'incertitude sur l'existence des pages explosives. Pour elle, il faut détruire ces pages ayant trait à la construction d'armes nucléaires, mais il existe une marge de négociation concernant les délais car le calendrier n'a pas encore  été fixé.

Eveline Widmer-Schlumpf souhaite en parler avec les experts de l'Agence internationale de l'énergie atomique avec lesquels elle a repris contact. La Suisse ne peut toutefois pas retarder indéfiniment la destruction de ces documents et s'exposer à des pressions, a-t-elle indiqué.

Pour empêcher les destruction des pièces controversées, l'Office des juges d'instruction fédéraux a fait mettre sous scellés jeudi le coffre-fort qui contenait la clé donnant accès aux documents explosifs. Mme Widmer-Schlumpf estime toujours cette action nulle et non avenue, mais elle amorce un pas en direction du Parlement.

Pas vers le Parlement

Le Conseil fédéral est ouvert à la discussion avec les présidents des deux Conseils et avec les commissions concernées, assure la ministre. Une médiation du président du Conseil des Etats Alain  Berset (PS/FR) a notamment été évoquée pour débloquer la crise. Dans «Sonntag», l'intéressé dit vouloir l'étudier très sérieusement, mais selon lui, une médiation ne s'impose pas encore.

Selon la ministre de la justice, le Conseil fédéral et le Parlement sont d'accord sur la nécessité de détruire les plans de construction d'armes nucléaires. Les divergences ne portent que sur les délais.

Dossier consulté par un parlementaire

Ces documents brûlants, un homme les aurait déjà consultés: le conseiller national Pierre-François Veillon (UDC/VD), vice-président de la délégation des commissions de gestion. La nouvelle a été révélée hier matin sur DRS par le conseiller aux Etats Hansruedi Stadler (PDC/UR), également membre de la délégation des commissions de gestion. M. Veillon n'était pas joignable.

La consultation du dossier a eu lieu lundi dernier et le vendredi  précédent, a ajouté le conseiller aux Etats, sans donner davantage de détails. L'Uranais a laissé entendre qu'une destruction des pièces incriminées ne lui paraissait pas nécessaire pour l'instant.

Pour l'ancien ministre de la justice Christoph Blocher, les copies restantes ne sont «plus aussi dangereuses qu'initialement»  même si elles représentent une pièce du puzzle de la construction d'une bombe atomique. Interviewé dans «Sonntag», l'UDC a défendu par ailleurs l'ordre de destruction donné en 2007 par le Conseil fédéral  dont il faisait partie. /ats

Votre publicité ici avec IMPACT_medias