Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Les cantons romands revoient leur dispositif policier

29 août 2011, 11:33

Les attentats survenus ces dernières années dans des écoles allemandes ont incité les cantons romands à revoir leur dispositif policier. Ils emboîtent le pas à la ville de Zurich qui sensibilise depuis un an ses enseignants aux risques d'attaques sanglantes et aux moyens de les prévenir.

Jusqu'à présent, les écoles helvétiques ont été épargnées par les attentats, contrairement à l'Allemagne ou aux Etats-Unis notamment. Certaines d'entre elles ont reçu des menaces sans suites.

En 2008 toutefois, le Gymnase de Beaulieu, à Lausanne, a frôlé le drame. Un jeune homme de 20 ans, armé d'un pistolet chargé et transportant des munitions, a pu être neutralisé. Il a ensuite déclaré avoir voulu se suicider.

Nouveau concept d'intervention

Depuis ces événements, le canton de Vaud n'est pas resté les bras croisés. Des mesures d'urgence à appliquer en cas d'attaque ont été définies d'entente avec plusieurs corps de police, a indiqué la porte-parole de la police lausannoise, Anne Plessz.

Le nouveau concept romand en cours d'élaboration sera présenté en septembre aux directeurs de justice et police des cantons latins et de Berne, précise Pierre Schuwey, chef de la gendarmerie fribourgeoise. Il prévoit de faire intervenir les premiers hommes arrivés sur place sans attendre les groupes d'intervention spécialisés.

«La formation des policiers sera bouclée fin 2012», ajoute le futur commandant de la police cantonale de Fribourg. Des contacts sont par ailleurs en cours avec des écoles à titre préventif, notamment à Lausanne et dans le canton de Berne.

Zurich dispose d'une longueur d'avance dans ce domaine. Psychologues scolaires, policiers, travailleurs sociaux, enseignants et spécialistes de la violence y travaillent de concert afin de réduire les risques d'attentats.

Signes annonciateurs

Les enseignants des bords de la Limmat suivent une formation spéciale, donnée par la police municipale et le service de prévention de la violence de la direction des écoles de la ville. Son but: détecter et prendre au sérieux des signaux d'alarme précoces pour contribuer à éviter le pire.

«Les risques qu'un tel acte de violence se produise ici sont faibles mais un drame de ce genre ne peut pas non plus être totalement exclu», admet Roland Zurkirchen, chef du service de prévention de la violence.

Selon les experts, il n'existe aucun profil type du forcené. N'importe quel niveau d'enseignement peut en outre être la cible d'une attaque. Les raisons qui poussent l'auteur de l'attentat à un tel acte peuvent remonter à un passé proche ou lointain. Il peut s'agir d'une blessure morale ou d'un traitement ressenti comme injuste.

«Un attentat contre une école ne tombe donc jamais du ciel», constate Roland Zurkirchen. Un changement de comportement en constitue l'un des signes avant-coureurs. «Mais les indices annonciateurs ne sont souvent pas perçus comme tels.»

Conseils par téléphone

Le corps enseignant doit par conséquent «se familiariser» avec le sujet et «savoir qu'il peut trouver de l'aide en permanence». Un service de conseil par téléphone est réservé aux enseignants qui constatent des signes inquiétants.

«Il ne doit pas forcément s'agir d'un niveau d'alerte maximale. Mais parfois simplement de faire part d'un mauvais pressentiment», explique l'expert zurichois. / ats

Votre publicité ici avec IMPACT_medias