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Les bombinettes d'Ueli Maurer

Le chef du Département de la défense, de la population et du sport, Ueli Maurer, a fait le point hier sur les différents chantiers en cours dans son ministère.

28 août 2009, 04:15

Ouverture, franchise et transparence. Hier, le conseiller fédéral Ueli Maurer a rappelé sa devise pour expliquer la raison de sa présence face à la presse. A l'agenda: rien d'urgent, ni une « bombe » a-t-il écrit dans sa déclaration, mais une série de dossiers «chauds» qui, si on regarde bien à l'intérieur, révèlent l'art d'Ueli Maurer de surfer entre les exigences de collégialité du Conseil fédéral, les décisions parlementaires et les positions de son parti, l'UDC.

Engagements à l'étranger

Le maître mot d'Ueli Maurer est le «Parlement». Le conseiller fédéral, qui n'a jamais caché son peu d'enthousiasme pour les engagements de l'armée suisse à l'étranger au-delà d'un cadre strictement humanitaire, entend se réfugier derrière les décisions des élus, se contentant de les appliquer. Il en ira ainsi avec l'opération de lutte contre la piraterie en Somalie. Le conseiller fédéral pense que les deux Chambres vont accepter le projet en septembre. Mais une décision positive ne veut de loin pas dire que l'armée se prépare à effectuer d'autres missions de ce type. Le futur rapport sur la sécurité esquissera la ligne à ne pas franchir.

Le Parlement devra se prononcer et Ueli Maurer peut compter sur l'alliance de l'UDC et de la gauche pacifiste pour éviter toute audace en la matière. Cette alliance a déjà bien fonctionné pour rejeter la possibilité d'organiser des cours de répétition sur des places d'armes à l'étranger. A l'horizon, se profile un autre engagement qui promet l'empoignade des élus. La mission que la Suisse effectue au Kosovo a été limitée à fin 2011. Le Parlement devra décider s'il la reconduit et dans quel cadre. Auparavant, Ueli Maurer aura pris soin de lui fournir un rapport sur ce qui a été fait au Kosovo... et surtout à quel prix!

Avions de combat

L'initiative populaire «Contre de nouveaux avions de combat» ayant abouti, le Conseil fédéral a décidé ce mercredi de la soumettre au peuple au plus vite, recommandant son rejet. La Suisse prévoit de remplacer ses Tiger vieillissants. La procédure d'achat a été entamée, avant d'être interrompue pour plusieurs raisons, dont la votation programmée, mais aussi la crise économique ainsi que l'élaboration toujours en cours du rapport de la politique de sécurité, sur lequel seront basés les choix futurs. Aujourd'hui, Ueli Maurer presse le pas et souhaite que les Chambres traitent rapidement le sujet avant de le soumettre au peuple en septembre 2010. En cas de rejet de l'initiative, l'achat de nouveaux avions de combat pourra ainsi figurer au programme d'armement 2011.

Arme à domicile

Ueli Maurer lance une contre-proposition à l'initiative visant à bannir les armes des foyers. Outre la possibilité de pouvoir déposer son arme militaire auprès d'un centre ad hoc, le conseiller fédéral propose d'autres mesures, dont l'accès par l'armée au casier judiciaire et autres dossiers pénaux des conscrits, l'obligation faite aux cadres d'annoncer les militaires « à risques » et invitation au personnel médical à faire de même...

Administration

La loi permet au Département fédéral de la défense (DDPS) de convoquer des militaires pour effectuer des services dans son administration ou ses infrastructures. Mais en cas de besoin impératif uniquement. Or, l'armée est allée beaucoup trop loin. Ueli Maurer s'en est aperçu, a demandé une enquête dont voici le résultat: en 2008, les militaires ont accompli près de 630 000 jours de travail dans des services et dans l'administration militaires, ce qui correspond à 2000 emplois à plein temps.

Effectifs de l'armée

Une interview d'Ueli Maurer parue cet été dans la presse alémanique a mis en émoi les nostalgiques du service à la patrie. Le conseiller fédéral parlait de réduire encore l'effectif de l'armée d'un tiers d'ici dix à douze ans, soit 80 000 actifs pour 40 000 réservistes. Ce constat avait déjà été établi sous l'ère Schmid: l'évolution démographique dicte cette réduction, qui ne se fera pas sans toucher aux infrastructures. Au passage, le DDPS note que le développement du service civil anticipe déjà ce déclin. La suppression de l'examen de conscience pour les réfractaires du port d'armes a conduit à une explosion des demandes. On peut estimer que plusieurs milliers de jeunes civilistes contribueront cette année déjà à baisser le nombre de militaires. /MAG-La Liberté

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