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Les actes d'abus et de harcèlement sexuels prennent des dimensions alarmantes

Des médecins tirent la sonnette d'alarme sur la recrudescence d'abus sexuels sur les enfants. D'après leur étude présentée mardi, deux filles sur cinq et un garçon sur six auraient subi des abus.

29 oct. 2013, 13:39
L'Union européenne et les Etats-Unis ont décidé jeudi à Copenhague de lancer une alliance mondiale pour combattre la pédophilie sur internet.

L'abus et le harcèlement sexuel d'enfants et d'adolescents a pris des dimensions "alarmantes" en Suisse. Telle est la conclusion de médecins de l'Université, de l'Hôpital et de la clinique pédiatrique de Zurich sur la base d'une nouvelle étude.

Les harcèlements sexuels les plus fréquents se font aujourd'hui par Internet, a indiqué l'Université de Zurich mardi. En comparaison à une étude d'il y a dix ans, les graves cas d'abus n'ont pas augmenté, mais n'ont pas diminué non plus.

Statistiques alarmantes

Les chercheurs tirent ces conclusions d'un sondage représentatif effectué parmi 6000 écoliers et écolières de 9e année. Au total, deux filles sur cinq et un garçon sur six ont subi un abus sexuel, écrivent les scientifiques dans le "Journal of Adolescent Health".

Le harcèlement sexuel via Internet est cité le plus fréquemment: presque une fille sur trois et un garçon sur dix en ont été victimes au moins une fois. Suit le harcèlement sexuel verbal, qui comprend les e-mails ou les SMS.

Presque 12% des filles et 4% des garçons ont été embrassés ou ont subi un attouchement contre leur gré. 2,5% des filles ont déjà vécu un abus sexuel avec pénétration (vaginal, oral ou anal). Chez les garçons, ce taux est de 0,6%.

La fréquence d'abus sexuels avec contact corporel n'a pratiquement pas changé en dix ans. C'est ce que montre la comparaison avec une étude précédente, réalisée en 1995 et 1996 à Genève avec un groupe d'âge et des questions comparables. Le harcèlement via Internet, mails ou SMS, très fréquent aujourd'hui, n'avait en revanche pas été relevé à l'époque.

Pour Pro Juventute, l'étude montre que les nouveaux phénomènes à risque comme le "sexting" (envoi d'images sexuellement explicites) et le "grooming" (sollicitation d'un enfant ou adolescent à des fins sexuelles via internet) exigent davantage d'efforts de prévention. La fondation mène d'ailleurs actuellement une campagne d'information sur le "sexting".

Les agresseurs sont d'autres jeunes

Ce qui a particulièrement frappé les chercheurs: les offenseurs sont dans la plupart des cas d'autres jeunes. Plus de la moitié des victimes féminines et plus de 70% des masculines parlent d'auteurs des faits âgés de moins de 18 ans. De plus, la majorité des victimes d'abus corporels connaissaient leur agresseur, qui peut être le petit ami ou un camarade.

Il se peut que de nos jours, les jeunes soient en général prêts à davantage de violence entre eux, a expliqué Meichun Mohler-Kuo, qui a participé à la réalisation de l'étude. Une explication peut être qu'ils sont exposés tôt déjà à des représentations de violence et de pornographie sur Internet.

"Nos résultats sont nettement différents de rapports de police officiels, où l'agresseur est le plus souvent un adulte masculin proche", ajoute Ulrich Schnyder, directeur de l'étude. Cela indique que les abus ne sont souvent pas annoncés.

Silence des victimes

En fait, seule la moitié des victimes féminines et un tiers des masculines se sont confiées à quelqu'un, et même moins dans les cas d'abus sexuels graves. Les confidents sont pour la plupart des camarades. Seuls 20% en ont parlé en famille, 10% à la police.

"Comparés à des études similaires dans d'autres pays, ces chiffres sont très bas", souligne Ulrich Schnyder. Ce mutisme rend plus difficile une intervention à temps. Des études montrent qu'un abus sexuel sur un enfant ou un adolescent augmente le danger d'un comportement à risque ainsi que les atteintes dans la santé physique et psychique.

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