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Les accros à l’alcool près de deux fois moins nombreux qu’en 1992

Le nombre de personnes qui consomment tous les jours de l’alcool a baissé de presque 50% en 25 ans. Par contre, ceux qui se «biturent» ponctuellement, au moins une fois par mois, sont en hausse.

25 nov. 2019, 12:15
Les comportements en matière d’alcool varient de manière importante selon le genre et l’âge.

La manière de boire de l’alcool a changé en 25 ans en Suisse. Ceux qui boivent quotidiennement sont près de deux fois moins nombreux. Mais ceux qui s’enivrent ponctuellement, au moins une fois par mois, sont, eux, en hausse. Un habitant sur cinq est abstinent.

En 2017, 68% des hommes et 49% des femmes disaient boire de l’alcool au moins une fois par semaine. Les comportements en matière d’alcool varient de manière importante selon le genre et l’âge, et ont évolué au cours de ces 25 dernières années, écrit lundi l’Office fédéral de la statistique (OFS) dans un communiqué.

La consommation quotidienne d’alcool augmente considérablement avec l’âge.
Office fédéral de la statistique

Alors que la part des personnes buvant de l’alcool est restée stable (84% en 1992 et 82% en 2017), celle des consommateurs quotidiens a diminué de 20% à 11%. Cette baisse est plus marquée chez les hommes, puisque la part des consommateurs quotidiens a été divisée par deux depuis 1992 (30% à 15% en 2017), alors que chez les femmes cette part a diminué de 12% en 1992 à 7% en 2017.

La retraite reste un cap délicat. L’OFS a ainsi constaté que la consommation quotidienne d’alcool augmente considérablement avec l’âge. Et au passage à la retraite, la courbe s’affole. A 65 ans, un rentier sur quatre boit tous les jours.

A risque

La baisse du nombre de consommateurs quotidiens constatée pour tous les autres groupes de population ne touche pas cette tranche d'âge. Chez les 65 ans et plus, la part des consommateurs quotidiens d’alcool n’a pratiquement pas changé depuis 1992 (1992: 29%; 2017: 26%) et est restée la plus élevée.

C'est chez les plus jeunes que les spécialistes voient l'évolution la plus inquiétante. Si on boit moins souvent de l'alcool, quand on en boit c'est en plus grande quantité. Une consommation à risque, ou "ivresse ponctuelle", est plus répandue chez les adolescents et jeunes adultes jusqu’à 34 ans. Cela correspond à la consommation d’au moins quatre verres d’une boisson alcoolisée en l’espace de quelques heures pour les femmes ou cinq verres pour les hommes.

Différences

Entre 2007 et 2017, les ivresses ponctuelles à raison d’au moins une fois par mois ont augmenté de 11% à 16%. Chez les jeunes de 15 à 24 ans, l’écart entre les sexes s’est réduit en dix ans: la proportion de jeunes femmes déclarant une ivresse ponctuelle a doublé (de 12% à 24%), alors que celle des jeunes hommes du même âge est restée stable (30% en 2007 et 2017).

Les différences de consommation sont constatées également dans ce qu'on met dans le verre. Sans surprise, la bière et le vin ont les faveurs des buveurs. Ils étaient, en 2017, 43% à boire une mousse et 51% un verre de rouge ou de blanc au moins une fois par semaine, d'après l'OFS. Seuls 16% boivent un spiritueux au moins une fois dans la semaine, tandis que cette part chute à 2% pour les alcopops.

Dis-moi ce que tu bois, je te dirai qui tu es

Le type d’alcool bu change selon l’âge: si 40% des jeunes de 15 à 24 ans consomment de la bière chaque semaine ou plus fréquemment, ils ne sont que 23% à boire du vin à ce rythme. À l’inverse, les personnes de 75 ans et plus sont 26% à consommer hebdomadairement de la bière et 60% à boire du vin. Les spiritueux ont la cote auprès des 15 à 34 ans, alors que les alcopops concernent essentiellement les 15-24 ans.

Autres différences remarquées dans la fréquence de consommation. Les personnes bénéficiant d'une formation tertiaire sont près de 80% à boire de manière raisonnable, soit entre trois et six fois par semaine et moins d'une fois par mois, alors que celles qui n'ont suivi que la scolarité obligatoire sont à peine 50% dans ce cas.

Ce dernier chiffre ne signifie pas que l'autre moitié boit immodérément. Ainsi, plus de 36% des personnes de formation primaire sont abstinentes, contre moins de 10% pour celles de formation tertiaire. Inversement, ces dernières sont davantage à boire tous les jours (11,1%), contre près de 15% pour celles qui n'ont connu que l'école obligatoire.

Les latins boivent plus que les germains

Les statistiques de l'OFS, réalisées jusqu'en 2017 sur un échantillon de plus de 22'000 habitants de la Suisse, confirment aussi d'autres croyances, notamment celle selon laquelle les latins boivent plus que les germains. Ainsi 21,9% des Tessinois boivent de l'alcool tous les jours, contre 13,3% des Romands et 9,5% des Alémaniques.

Plus étonnamment, on retrouve le même ordre s'agissant de l'abstinence, à savoir 20,4% de la population en Suisse italienne, respectivement 19,6% en Suisse romande et 17,5 en Suisse alémanique.

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