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Le suffrage féminin a 40 ans, mais le combat n'est pas terminé

Une centaine de militantes de la cause féminine et de parlementaires ont célébré les 40 ans du vote des femmes aujourd'hui à Berne. La présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey a évoqué le temps où ce droit n'allait pas de soi, s'est réjouie des progrès, et a averti qu'il restait du travail en matière d'égalité.

06 juin 2011, 18:23

«Sans vous nous ne serions pas là», a déclaré Mme Calmy-Rey à l'adresse des pionnières du suffrage féminin. La présidente de la Confédération a remercié ces femmes au nom du gouvernement et des générations de femmes qui ont suivi, saluant leur «détermination», leur «courage» et leur «persévérance».

La Genevoise s'est réjouie que depuis cet acquis «bien des choses ont changé pour les femmes suisses». Elle a toutefois rappelé que celles-ci «sont encore très sous-représentées dans les instances décisionnelles économiques et politiques». Le combat pour l'égalité est «une entreprise de longue haleine», a-t-elle insisté.

La Chancelière de la Confédération Corina Casanova a relevé que la part des femmes dans les parlements cantonaux et à l'Assemblée fédérale «ne fait pas qu'augmenter. Au contraire, elle stagne voire diminue.»
Le Conseil fédéral a proposé des mesures concrètes aux gouvernements cantonaux et aux partis pour «promouvoir les candidatures féminines» lors des élections fédérales, a-t-elle  souligné.

«Sentimentalité» toujours pointée du doigt
Des images d'archives ainsi que des témoignages d'anciennes militantes ont illustré le chemin parcouru: des hommes craignaient que les femmes n'amènent le «désordre complet» dans les partis et une «sentimentalité» au débat politique. Jusqu'en 1988, une femme ne pouvait pas travailler sans l'accord de son mari, a rappelé la présidente de la Confédération.
Ces clichés n'appartiennent pourtant pas définitivement au passé.

«Qu'on qualifie la volonté du Conseil fédéral de sortir du nucléaire de «décision émotionnelle» due aux femmes du gouvernement m'a vraiment fâchée», a lâché la conseillère fédérale Doris Leuthard, également présente.

«Il reste vraiment encore beaucoup à faire» de ce point de vue, a-t-elle ajouté. Ses collègues Eveline Widmer-Schlumpf, Simonetta Sommaruga et Johann Schneider-Ammann étaient aussi de la partie.

Similitudes avec le vote des étrangers
Germaine Zehnhäusern, la fille de la première femme suisse à glisser un bulletin de vote dans l'urne s'est rappelée ce «moment très spécial» marqué par la présence de nombreux journalistes, mais également de villageois proférant des insultes, fâchés par l'agitation. C'était en 1957 à Unterbäch (VS), la première localité à octroyer le droit de vote communal aux femmes.

Le combat pour le suffrage féminin n'est pas sans ressemblances avec la lutte actuelle pour le droit de vote des étrangers dans certaines communes, a fait pour sa part fait remarquer la conseillère nationale Ada Marra (PS/VD).

Tournant en 1971
En Suisse, l'égalité politique hommes-femmes a été introduite le 7 février 1971 lorsque 66% des hommes et une grande majorité de cantons ont accepté le droit de vote des femmes au niveau fédéral. Douze ans plus tôt, une première consultation avait clairement échoué, avec 67% de «non». Le premier suffrage ouvert aux voix féminines a eu lieu le 6 juin 1971.

Dans un certain nombre de cantons, le droit de vote et d'éligibilité avait été accordé plus tôt aux femmes. Neuchâtel et Vaud s'étaient prononcés positivement en 1959, puis Genève l'année suivante, et Bâle-Ville en 1966.

Toutefois, la plupart des cantons n'ont accepté le suffrage féminin qu'en 1971. Appenzell Rhodes-Intérieures a quant à lui dû s'y résoudre en 1990 sous l'injonction du Tribunal fédéral. /ats

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