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Le Service du renseignement ne voit aucun intérêt à surveiller préventivement les mosquées suisses

Quelques jours après la perquisition de la mosquée An'Nour de Winterthour, le patron du Service de renseignement de la Confédération estime qu'il n'y a pas d'utilité à surveiller préventivement et de manière généralisée les mosquées et les imams en Suisse. Pour Markus Seiler, le problème ne vient pas de la mosquée ou des imams, mais bien souvent de leur entourage.

07 nov. 2016, 13:09
Pour Markus Seiler, la surveillance préventive généralisée des mosquées suisses ne se justifie pas. Elle ne serait d'ailleurs pas légale.

Pas question de surveiller préventivement les mosquées et les imams en Suisse, dit le patron du Service de renseignement (SRC) dans un entretien. La base légale n'existe pas, même avec la nouvelle loi sur le renseignement. Et il ne voit aucune raison de le faire.

"Il n'y a pas de base légale qui permette au SRC d'opérer une surveillance généralisée des mosquées et des imams en Suisse", affirme le directeur du SRC Markus Seiler dans une interview au quotidien Aargauer Zeitung publiée lundi. De plus, "les mosquées, leurs imams et les organisations ne sont pas en eux-mêmes le problème".

La menace viendrait "le plus souvent de l'entourage", poursuit M. Seiler. Le SRC peut agir préventivement lorsque des indices concrets d'une telle menace sont établis.

Pas un cas isolé

Et le chef du renseignement de prévenir: le cas de la mosquée An'Nour à Winterthour (ZH) n'est pas isolé. "Il existe d'autres réseaux du même type en Suisse." Markus Seiler ne souhaite toutefois pas les nommer.

La police cantonale zurichoise a mené mercredi dernier une perquisition dans la mosquée An'Nour (lumière en arabe). Un imam éthiopien, qui avait appelé au meurtre des musulmans non pratiquants, et un membre présumé du comité de l'association ont été placés en détention préventive. Ils sont soupçonnés de provocation au crime et à la violence. Deux autres suspects arrêtés ont été relâchés.

La mosquée a également été suspendue par la Fédération des organisations islamiques. Elle a fait à plusieurs reprises la "une" des médias. Plusieurs jeunes, qui l'auraient fréquentée, seraient partis rejoindre l'Etat islamique (EI) en Syrie.

Dans l'entretien, M. Seiler se contente de dire que le SRC a "connaissance des événements" entourant la mosquée. Mais il refuse de préciser si son service y a pris part, et si oui dans quelle mesure.

SRC à la base

Selon lui, la "majeure partie" des quelque 60 cas arrivés sur la table du Ministère public de la Confédération liés au terrorisme ont été initiés totalement ou en partie par des enquêtes du SRC.

Avec l'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur le renseignement, le 1er septembre 2017, le SRC pourra surveiller une personne à son insu, aussi dans sa sphère privée. Mais il n'y aura pas de surveillance de masse, assure M. Seiler.

La Suisse fait, "à raison, une différence entre l'extrémisme violent et l'extrémisme politique". Les opinions ne sont pas punissables. Ce qui est pertinent, ce sont les actes, conclut-il.

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