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Le rapport sur la sécurité fait déjà des vagues

24 oct. 2009, 11:54

Depuis qu'Ueli Maurer s'est assis dans le fauteuil de ministre suisse de la Défense, la clé de tous les problèmes de l'armée semble être cachée dans ce fameux rapport sur la politique de sécurité. Atalante? Le rapport sur la politique de sécurité précisera le cadre dans lequel la Suisse peut intervenir à l'étranger. Les avions de combat? Le rapport sur la politique de sécurité précisera les besoins en la matière. Les défaillances diverses? Le rapport sur la politique de sécurité servira de socle pour faire de l'armée suisse la meilleure du monde. Etc, etc…

Ce fameux rapport devait être adopté en octobre par le Conseil fédéral, puis partir en consultation et faire son chemin parlementaire. Rien de tout ça. Bruno Rösli, chef de la politique de défense au secrétariat général du département, a dit ce qu'il en était hier à Pully, lors du symposium des officiers de la Suisse occidentale et du Tessin. «Cette semaine, le Conseil fédéral a décidé d'approfondir trois domaines: les opérations à l'étranger, le développement futur de l'armée et la création d'un réseau de sécurité suisse, qui n'est pas contesté mais qui implique une multitude de partenaires, soit la Confédération, les cantons et les communes», a expliqué Bruno Rösli. «La consultation commencera dès que les adaptations seront apportées».

Hier cependant, Bruno Rösli en a dévoilé les grandes lignes et a averti d'emblée: «Ce rapport sera perçu comme peu spectaculaire car il ne contient rien de surprenant ou qui redessine la politique de sécurité suisse dans des directions nouvelles et inattendues», poursuit-il. «C'est le prix à payer pour trouver un appui». Les Autrichiens surveilleront-ils le ciel suisse? Nos Rambos traverseront-ils un jour la chaîne des Alpes? Les chars d'assaut partiront-ils pour le musée des transports? A écouter Bruno Rösli, il faudra plutôt lire dans une boule de cristal que dans ledit rapport pour le savoir.

Concrètement? En élaborant la liste des menaces, il a été question d'y inclure les changements climatiques et les risques de pandémie, avant d'y renoncer. Les menaces à forte probabilité sont les catastrophes naturelles et d'origine anthropique, le service de renseignement prohibé, les attaques dirigées contre des infrastructures informatiques, le crime organisé et les violences physiques.

L'attaque militaire, raison d'être de l'armée de grand-papa, est inscrite dans la catégorie «faible probabilité mais forte répercussion». D'où la question qui fâche: faut-il se préparer pour le pire sachant qu'il est peu probable? La Suisse est entourée de pays amis, de démocraties stables. La dernière agression remonte à 1798. «Même si on le sait, c'est la première fois qu'on l'écrit dans un rapport», avoue Bruno Rösli.

L'analyse établie, reste la stratégie à adopter. Le rapport instaure ce fameux réseau national de sécurité pour lequel le Conseil fédéral demande des compléments. Ce qui est présenté comme une plate-forme et non une nouvelle organisation hiérarchique devrait plaire aux cantons et aux communes qui font leur retour en force dans les affaires militaires.

Le rapport le dit aussi clairement: la Suisse doit collaborer avec d'autres Etats si c'est efficace, conciliable avec la neutralité et judicieux politiquement. «Il n'a pas d'alternative à la coopération», précise Bruno Rösli.

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