Les capacités du Bureau de communication en matière de blanchiment d'argent (MROS) doivent aussi être augmentées, estime le procureur général de la Confédération Michael Lauber dans une interview au "Blick" samedi.
Cela se justifie notamment au vu du nombre d'annonces de soupçon transmises au MROS, qui ne cesse d'augmenter.
Autre problème, la procédure actuelle fait que l'argent est bloqué à chaque fois qu'une annonce de soupçon de blanchiment d'argent est transmise. Cela se révèle contreproductif, assure M. Lauber. Il faudrait que le Ministère public puisse décider de bloquer les fonds au cas pas cas.
Concernant la prescription, le délai de sept ans prévu actuellement n'est pas assez long, notamment dans les affaires aux ramifications internationales. La Suisse doit ainsi souvent attendre deux années uniquement pour recevoir des informations d'autres Etats.
Le procureur général de la Confédération plaide en outre à nouveau pour que les organisations criminelles soient mieux définies juridiquement. Cela permettrait de lutter plus facilement contre les trafiquants d'armes ou la traite d'êtres humains.
M. Lauber s'exprime encore sur la mafia. La Suisse n'est pas menacée par le crime organisé, assure-t-il. Il y a certes des activités mafieuses sur le territoire helvétique, mais pas de raison de paniquer. Il faut toutefois rester vigilant.
La crise économique mondiale pourrait inciter certains criminels à chercher refuge en Suisse pour y mettre leur argent en sécurité.