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Le président du PLR veut que l'État dépense plus pour les requérants d'asile

La Confédération doit payer tous les frais d'un requérant d'asile durant les 10 premières années. C'est la volonté affichée par le président du PLR, Philipp Müller. Actuellement l'obligation de contribution ne dure que 5 ans.

26 mars 2016, 09:30
Le président du PLR, Philipp Müller, souhaite que l'État investisse davantage pour les requérants d'asile.

Le président du PLR sur le départ base son raisonnement sur le principe du pollueur-payeur, explique-t-il dans un entretien diffusé samedi dans les journaux alémaniques "Der Bund" et "Tages-Anzeiger". L'Etat fédéral reconnaît le statut de réfugié et accorde les admissions provisoires, c'est pourquoi il doit aussi supporter tous les frais ultérieurs, au moins dix ans, ajoute-t-il.

Ce n'est que de la "pure théorie" d'intégrer un requérant d'asile, lorsque la participation de la Confédération s'arrête après cinq ans. "Le fait est que les contributions ne sont pas suffisantes dans beaucoup de cantons", affirme-t-il. Après cinq ou sept ans, l'entier des coûts échoit aux cantons.

Ceux-ci vont ainsi se retrouver à la fin de cette décennie "avec une grosse facture" sur les bras - à la suite de l'augmentation du nombre de demandes d'asile depuis 2014. "Je me demande, si les cantons réalisent ce qui va leur arriver", poursuit l'Argovien.

Soulager les cantons

Il ne chiffre toutefois pas le montant des dépenses supplémentaires dues au transfert des charges. Il concède toutefois qu'elles pourraient atteindre "rapidement des milliards".

"En contrepartie, les cantons et les communes seraient soulagés" de cette charge. Il estime par ailleurs qu'"une pression sur les coûts par la Confédération déboucherait sur une protection plus basse".

Concernant la trop grande ou l'insuffisante générosité du Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM), M. Müller reste vague. Il ne comprend cependant pas pourquoi un Erythréen bénéficie d'une plus grande protection qu'un Syrien. "Notre système d'asile attrayant est faux", constate-t-il encore.

"Non" à la fermeture des frontières

Le conseiller d'Etat argovien s'oppose également à la fermeture des frontières, comme l'exige l'UDC. Bien que cela puisse paraître "emballant", cette mesure n'est pas réaliste, souligne-t-il. "Comment faites-vous pour rendre étanches 1900 kilomètres de frontière et, en même temps, laisser traverser la frontière à 750'000 véhicules et 1,2 million de personnes chaque jour?"

Pour lui, l'accélération de la procédure d'asile, comme la prévoit la révision de la loi sur l'asile, est "la seule chance" de la Suisse. "Ainsi, nous pourrons séparer plus rapidement les vrais réfugiés des faux".

Philipp Müller se retirera de la présidence du PLR à la mi-avril. Son successeur probable est la conseillère nationale schwyzoise Petra Gössi, seule candidate déclarée pour le poste.

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