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Le PDC valaisan lorgne le siège de Pascal Couchepin

Le PDC suisse avance masqué. Jean-Michel Cina tente de lui forcer la main, mais il faudra attendre septembre pour savoir si le PDC valaisan fait ombrage au PDC fribourgeois.

21 juil. 2009, 12:01

Le président du PDC suisse Christophe Darbellay a sauté en l'air d'indignation, hier, en lisant une dépêche qui lui faisait dire qu'il n'était pas candidat au Conseil fédéral. Non, le Valaisan n'a pas renoncé à toute ambition politique: ce n'était qu'un malentendu dû à un raccourci journalistique. «Rien n'a changé depuis le jour où Pascal Couchepin a annoncé sa démission», souligne-t-il. « Toutes les options restent ouvertes».

La stratégie opaque du PDC inquiète pourtant certains membres du parti. Elle a même poussé le conseiller d'Etat valaisan Jean-Michel Cina à se mettre en avant dans la presse dominicale alémanique pour encourager le parti à sortir de sa réserve. Lui-même est tenté par l'aventure, mais il n'est pas le mieux placé et il estime que le parti n'a pas droit à l'erreur. «Si nous voulons avoir une chance de récupérer notre siège, nous devons partir avec la meilleure candidature et une seule candidature».

Jean-Michel Cina estime qu'il pourrait s'agir de Christophe Darbellay ou du sénateur fribourgeois Urs Schwaller mais c'est sur ce dernier qu'il a mis l'accent dimanche. Il faut dire que les deux hommes ont beaucoup en commun. Ils ont un profil politique similaire, quoiqu'inversé.

Jean-Michel Cina a d'abord été chef du groupe PDC des Chambres fédérales avant de devenir conseiller d'Etat, alors que le Fribourgeois a fait le cheminement inverse. Par ailleurs, il appartient comme lui à la minorité alémanique d'un canton majoritairement romand. A ce titre, le débat sur la latinité l'agace.

«Quand on est du Haut-Valais, on pourrait dire qu'on n'est ni romand, ni alémanique, mais haut-valaisan. En fait, on est quand même valaisan. Je trouve que toute cette discussion est déplacée. Ce qui importe, c'est de savoir si on a la capacité intellectuelle et culturelle de défendre un canton de la Suisse romande. Je pense que Schwaller l'a et je pense que je l'aurais aussi».

Pour l'heure, Jean-Michel Cina n'est pas candidat mais il se garde en réserve de la république. La reconquête du second siège PDC lui tient d'autant plus à cœur qu'il était chef du groupe PDC lorsque Ruth Metzler a été écartée au profit de Christoph Blocher, en 2003.

A l'époque, le parti s'est battu pour le maintien de ses deux sièges mais le Valaisan s'est acquis une réputation de «tueur de dame» car sa stratégie revenait à privilégier le maintien de Joseph Deiss au Conseil fédéral. S'il devait se porter candidat à la succession Couchepin, il serait sans doute confronté à cet épisode qui lui a valu quelques inimitiés féministes.

Christophe Darbellay ne fait pas non plus l'unanimité au sein de la gauche qui le taxe d'opportunisme. Or les voix de gauche seront déterminantes pour le candidat démocrate-chrétien qui sortira du bois à la rentrée. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle l'ancien conseiller d'Etat valaisan Jean-René Fournier peut difficilement espérer jouer un rôle dans cette bataille. Les Verts et les socialistes hésitent déjà à faire le jeu du PDC: ils ne soutiendront pas un candidat de l'aile conservatrice.

Les positions traditionalistes du sénateur valaisan sur les sujets de société pèseront plus lourd que ses succès à la tête des finances cantonales. Le groupe parlementaire PDC devrait désigner son candidat le 8 septembre, soit une semaine seulement avant l'élection. Le délai pour le dépôt des candidatures par les sections cantonales est fixé au 31 août.

Contrairement aux vœux de Jean-Michel Cina, le parti continuera à privilégier la discrétion, histoire de ne pas donner du grain à moudre aux libéraux-radicaux qui mènent campagne publiquement. /CIM

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