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Le PDC sera au pied du mur sur la sortie du nucléaire

30 août 2011, 11:46

«Je n'ai aucune raison de penser que nos conseillers aux Etats ne suivront pas la ligne du parti en faveur d'une sortie progressive du nucléaire. Ce sont des gens raisonnables. Ils connaissent les enjeux.» Chef du groupe démocrate-chrétien aux Chambres fédérales, le Fribourgeois Urs Schwaller affiche en public une confiance sans tache. Mais il sait qu'au Conseil des Etats, son parti jouera gros sur la question de l'atome.

Hier, la commission de l'énergie des Etats a débuté ses auditions en vue du débat crucial agendé au 28 septembre. Le Parti démocrate-chrétien (PDC) y jouera une nouvelle fois un rôle charnière sur le dossier chaud de cette fin de législature (avec le franc fort). Au Conseil fédéral, déjà, c'est sa conseillère fédérale, Doris Leuthard, nouvelle ministre de l'Energie, qui a fait basculer la majorité en faveur de l'abandon de l'atome. Et en juin dernier, au Conseil national, les voix démocrates-chrétiennes, alliées à celles de la gauche, ont contribué de manière décisive à l'adoption de la motion du PDC valaisan Roberto Schmidt, qui exige une sortie échelonnée du nucléaire.

Risque de dissidences

En théorie, les Etats devraient confirmer cette option. Le camp antinucléaire (PDC, socialistes, Verts, Parti bourgeois-démocratique) y compte en effet une confortable majorité (27 à 19). Sauf que plusieurs sénateurs démocrates-chrétiens ne sont pas très chauds à l'idée de sortir de l'atome, par crainte de péjorer la compétitivité des entreprises suisses. En décembre dernier, en plénum, le Haut-Valaisan René Imoberdorf plaidait ainsi pour le maintien de grandes centrales, au nom de la sécurité de l'approvisionnement du pays en électricité. Une position pronucléaire également défendue par son collègue PDC tessinois Filippo Lombardi.

Dans l'intervalle, la catastrophe nucléaire de Fukushima a convaincu Doris Leuthard et la direction du parti qu'aucune nouvelle centrale ne pourrait être construite en Suisse. Pas sûr pour autant que les conseillers aux Etats se soient eux aussi convertis. Même si la pression qui pèsera sur leurs épaules sera forte le 28 septembre.

«On ne peut les convaincre qu'avec des arguments. On n'obtient rien avec la pression», tempérait cependant dimanche Christophe Darbellay, président du PDC suisse, dans les colonnes de l'hebdomadaire alémanique «Sonntag». Quelques lignes plus loin, le Valaisan n'en ajoutait pas moins: «Nous devons tenir parole et rester sur notre ligne. Notre base aussi la soutient pleinement, y compris dans les bastions conservateurs.» Allusion aux calculs électoraux qui incitent à la prudence certains élus PDC de Suisse centrale et orientale.

Ça reste un étendard

De son côté, le chef de groupe, Urs Schwaller, assure qu'il n'a donné aucune consigne à ses collègues sénateurs. Il aspire à ce que les Etats confirment fin septembre la décision de principe de la sortie du nucléaire. «Mais les centrales nucléaires actuelles pourront rester en activité tant que leur sécurité sera assurée. Et il faudra garantir l'approvisionnement en énergie de la Suisse, pour le maintien des places de travail», explique le Singinois.

Que de bémols! Le PDC regretterait-il déjà ses ardeurs antinucléaires? «Pas du tout, ce sujet reste pour nous un étendard», répond Urs Schwaller. «Mais laissons Doris Leuthard et le Conseil fédéral nous présenter un projet concret de sortie du nucléaire. Et de toute manière, le peuple aura le dernier mot.»

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