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Famille: après les Etats, le National dit aussi oui à un congé paternité de deux semaines

On s'achemine vers l'adoption d'un congé paternité minimal de deux semaines, en Suisse. Comme les Etats, le National soutient une solution moins ambitieuse que les quatre semaines voulues par l'initiative populaire déposée en juillet 2017.

11 sept. 2019, 18:02
Alors que l'initiative populaire demande 4 semaines, le Parlement veut plutôt une solution à deux semaines (illustration).

Un congé paternité de deux semaines séduit le Conseil national. Seule l'UDC s'est majoritairement opposée à ce projet adopté par 129 voix contre 62 après 6h30 de débat. La Chambre a rejeté par 120 voix contre 67 l'initiative populaire pour un congé de 20 jours.

La réglementation actuelle n'est plus suffisante, a expliqué mercredi Philipp Kutter (PDC/ZH) au nom de la commission. Un jeune père obtient un jour de congé à la naissance de son enfant, soit autant que lorsqu'il déménage.

Les pères ne veulent pas être des assistants ou des apprentis dans leur famille.
Adrian Wütrich, conseiller national PS/BE

Un congé paternité répond aux exigences de la nouvelle génération, a avancé Hans-Peter Portmann (PLR/ZH). Il a le soutien de 85% de la population. "Les pères ne veulent pas être des assistants ou des apprentis dans leur famille", a abondé Adrian Wütrich (PS/BE).

L'introduction d'un congé paternité de deux semaines est un signal fort pour les familles, il est compatible avec l'économie et finançable. La Suisse est le seul pays d’Europe qui ne connaît ni congé paternité ni congé parental.

A lire aussi : Congé paternité: avec deux semaines, la Suisse sera-t-elle à la hauteur de ses voisins?

Pas de congé parental

"C'est un petit pas arraché dans la douleur", a soutenu Mathias Reynard (PS/VS). Le Valaisan a plaidé en vain pour un congé parental de 38 semaines. "C'est la seule véritable proposition d'avenir". C'était "une proposition ambitieuse, mais modérée en comparaison internationale". La moyenne de l'OCDE est de plus de 54 semaines entre les deux parents.

C'est un petit pas arraché dans la douleur.
Mathias Reynard, conseiller national PS/VS

L'introduction d'un congé parental, qu'il soit de 28, 38 ou 52 semaines, n'a séduit que la gauche. Toutes ces propositions ont été balayées par 131 voix contre 60. Le PS, les Verts et les Vert'libéraux avaient argué qu'un tel congé permettait d'éliminer les discriminations à l'embauche et apportait des gains.

Les femmes qui reprennent une activité lucrative seront moins dépendantes de l'aide sociale à leur retraite. Les dépenses de l'Etat en seront réduites, a rappelé Isabelle Chevalley (PVL/VD). De plus, augmenter de 1% le taux de travail des femmes rapporterait suffisamment de revenus fiscaux pour rémunérer un congé paternité de 18 à 20 semaines.
 

 

Pour le PDC, un congé parental est "irréaliste". Le PBD s'est également tenu à la politique suisse des petits pas. Il est toutefois conscient que d'autres pas suivront. Christian Wasserfallen (PLR/BE) a souligné que la solution de deux semaines est raisonnable, "même si elle cimente une répartition traditionnelle des rôles".

Boîte de Pandore

L'UDC ne voulait pas ouvrir la boîte de Pandore. Un congé paternité est gentil, mais il apporte beaucoup de défis, a souligné Nadja Pieren (UDC/BE). Les coûts sociaux augmentent. La situation de la caisse de l'AVS est déjà difficile, il serait faux de vider une autre caisse sociale, a argué la Bernoise.

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