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Le Musée des beaux-arts vire au «Bleu»

10 juin 2011, 11:21

Le projet «Bleu» retenu pour le nouveau Musée des beaux-arts vaudois va surprendre par son audace. Les jeunes architectes espagnols ont osé remplacer l'ancienne halle aux locomotives par un parallélépipède rectangle qui permet d'ouvrir la place au public et aux autres institutions.

«C'est un magnifique projet», a affirmé hier Olivier Steimer, président du jury. Il a présenté dans la halle des CFF le lauréat du concours retenu à l'unanimité: «Bleu» des architectes Fabrizio Barozzi et Alberto Veiga, basés à Barcelone.

Olivier Steimer a chaleureusement félicité cette «jeune pousse» qui a remporté le concours riche de 18 participants, dont des bureaux célèbres et expérimentés. Membre du jury, l'architecte Patrick Devanthéry a souligné «la grande intelligence» de la solution proposée.

Réunir les institutions

Sur les 18 concurrents, seuls deux ont suggéré de remplacer le bâtiment existant. Mais «Bleu» est l'unique qui permet vraiment de donner naissance au pôle muséal souhaité par les autorités, avec la venue à terme dans de nouveaux bâtiments du mudac (design et arts appliqués) et de l'Elysée (photographies), a indiqué Daniel Brélaz.

Le syndic de Lausanne a reconnu que le cahier des charges pour le nouveau Musée cantonal des beaux-arts (MCBA) mentionnait la conservation «dans la mesure du possible» des structures actuelles. Il a toutefois été précisé à chaque candidat qu'ils pouvaient faire table rase à condition d'apporter des «plus d'importance».

Selon Daniel Brélaz, «Bleu» est le projet le meilleur marché. Il permet aussi en construisant du neuf, tout en conservant quelques témoignages de la halle CFF, de régler les problèmes de sécurité liés à la proximité des trains et de mettre le bâtiment aux normes Minergie.

Fabrizio Barrozi a expliqué qu'ils étaient venus trois ou quatre fois à Lausanne pour «comprendre le site» et son importance pour la ville. L'élément «urbain» a été le moteur des réflexions, avec la volonté de créer un nouveau quartier dans lequel s'insèrent le musée et les futurs bâtiments.

Changement radical

Il fallait «préserver l'esprit des lieux», mais être «radical» et «ouvrir l'espace au public», a ajouté l'architecte dont le bureau a déjà réalisé un auditoire dans le Sud de l'Espagne et la Philarmonie de Szczecin en Pologne.

«Bleu», dont le nom provient d'une brique bleutée sur laquelle ont un temps réfléchi les architectes, va donner naissance «à un nouvel espace urbain» dédié à la culture. Il prendra «une dimension nationale», capable de transcender les frontières, a déclaré Pascal Broulis, président du gouvernement vaudois, évoquant aussi la venue sur le site de la Fondation Toms Pauli (tapisserie et arts textiles).

Le projet est «absolument magnifique», a jugé Laurent Staffelbach, responsable de la stratégie immobilière des CFF. Il va entraîner une transformation urbaine «essentielle». Le responsable a rappelé que les CFF ont prévu d'investir un milliard de francs pour mettre à niveau le nœud ferroviaire lausannois. D'ici 15 ans, quelque 200 000 personnes y transiteront chaque jour.

Si tout se passe bien, autrement dit sans guerre des recours, le premier coup de pioche du musée est prévu fin 2012, début 2013, avec une ouverture en 2016. L'enveloppe financière est de 75 millions de francs, avec 30 à 40 millions issus du secteur privé. La recherche de partenaires est en cours.

Après l'échec de l'implantation du MCBA à Bellerive fin 2008, Daniel Brélaz s'est voulu très optimiste sur le projet à la gare. «On peut changer» et «briser le tabou» à moins d'être «ronchon - je - fais-comme-avant». «Bleu» est «enthousiasmant», il restitue plusieurs milliers de m2 à la nature et devrait selon lui plaire aux Lausannois. / ats

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