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Le meilleur candidat serait Dick Marty

26 août 2009, 11:44

Le conseiller national Andreas Gross, socialiste zurichois, a présenté un nouvel ouvrage collectif sur la question de la concordance. Intitulé «Elections au Conseil fédéral: pas un show électoral», le livre donne la parole à une bonne dizaine d'acteurs politiques, dont Eveline Widmer-Schlumpf, Fulvio Pelli, Luc Recordon, Jacques Neirynck, Gilles Petitpierre.

En introduction, le député zurichois, qui dirige un Atelier pour la démocratie directe (à Saint-Ursanne), évoque «ces candidats qui dansottent sur le podium médiatique». Ils ont tous en commun, dit-il, «d'éviter de parler vrai, de ne rien faire pour que les citoyens, en ces temps difficiles et confus, ne sous-estiment pas la signification d'une élection au Conseil fédéral.»

Parler vrai, ce serait s'interroger sur le dysfonctionnement du gouvernement, formé d'individus dont le souci premier n'est pas l'effort permanent pour trouver un terrain d'entente par-delà les partis. Or, le système de concordance est précisément bâti sur cette volonté commune de parvenir à des solutions à partir d'un débat constructif (où on sait que l'autre n'a pas forcément tort).

Cette concordance a fonctionné, en gros, depuis 1848 jusqu'au milieu des années 1990, lorsque la «nouvelle UDC» ne s'est plus reconnue dans son représentant Adolf Ogi. Le forcing qui a suivi a abouti en 2003 à l'élection de Christoph Blocher, sur la base d'une conception purement arithmétique de la concordance, et non plus sur une volonté de gouverner en commun.

La non-réélection du même Christoph Blocher, en 2007, a débouché sur une «petite concordance» (sans l'UDC, passée dans l'opposition). Mais, depuis l'élection du blochérien Ueli Maurer (2008), on est dans le flou. Et c'est ce flou que dénonce Andreas Gross: la réflexion sur la concordance, dans la campagne des partis et des candidats en vue du 16 septembre, est pratiquement nulle.

La campagne se limite donc à des questions de personnes (le show) ou de pourcentages au Parlement (l'arithmétique). Ce n'est pas la meilleure manière de s'attaquer aux questions de fond: tournant énergétique, filet social à transformer, nouvelle relation entre marché et Etat, entre économie et démocratie, coopération européenne (le bilatéralisme mine la souveraineté suisse).

Autant de défis qui nécessitent une «nouvelle concordance», sans l'UDC puisque ce parti n'est en accord avec les autres sur pratiquement aucune de ces questions. Mais on peut imaginer de porter là neuf le nombre de conseillers fédéraux, répartis entre les autres partis (y compris les Verts). Les élections de 2011 et d'autres démissions du Conseil fédéral seraient abordées dans cette perspective.

Dans l'immédiat, Andreas Gross verrait bien Dick Marty succéder à Couchepin le 16 septembre. Car il fait siennes toutes les exigences d'une véritable concordance, il jouit d'une haute réputation auprès des citoyens, il est tessinois. Et il est radical: il faut renforcer le centre, et non pousser les radicaux dans les bras de l'UDC, dit-il à l'adresse des socialistes tentés de soutenir un candidat PDC.

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