Il est 8h45. Grégoire Nappey, rédacteur en chef du «Marin ouvre sa dernière séance matinale de rédaction. La préparation du dernier vrai numéro d’actualité a débuté. Car samedi, c’est une édition spéciale qui se profile, avec les souvenirs des lecteurs et des journalistes. Sans actu.
A Lausanne, au rez de la tour Edipresse, avenue de la Gare 33, la salle du briefing du «Matin» est sobre. Dans un coin, trônent un babyfoot et un panneau des prix des vins blancs ouverts du buffet de la Gare. Clin d’œil d’un autre vestige lausannois en péril. Comme d’habitude, l’équipe entame la critique du numéro du jour. Déjà funèbre, l’ambiance devient absurde, puisque le journal s’arrête. Ils sont sept à travailler sur l’actu chaude de ce vendredi. Tour de table. «Benjamin n’est pas là, il fait son dernier procès, l’explosion d’une chaudière qui a tué un touriste», annonce Grégoire Nappey. «C’est mon...