Le groupe de presse biennois Gassmann, qui édite notamment «Le Journal du Jura», a été vendu au groupe haut-valaisan Mengis, de l’entrepreneur Fredy Bayard, propriétaire du «Walliser Bote» et de Radio Rottu. Avec cette vente, c’est une aventure entamée il y a 170 ans qui s’achève pour la famille biennoise.
A la tête de l’entreprise familiale depuis 1992, Marc Gassmann a assuré vendredi qu’en dépit de la conjoncture économique difficile, la situation du groupe biennois était saine. Agé aujourd’hui de plus de 70 ans, l’éditeur a expliqué avoir cherché la meilleure solution pour assurer la pérennité de son entreprise.
Le prix de la transaction n’a pas été dévoilé. Marc Gassmann a expliqué qu’il n’avait pas vendu son groupe de gaieté de cœur mais qu’il avait dû faire ce choix après avoir constaté qu’il ne pouvait transmettre le flambeau au sein de la famille. Aucun de ses enfants n’a choisi le monde de l’édition.
Longue tradition
Depuis 1850, le groupe Gassmann et son titre phare, le «Bieler Tagblatt», font partie de la vie de Bienne et du Seeland. Il en va de même pour «Le Journal du Jura» depuis 1863 pour la Bienne francophone et le Jura bernois.
Le Groupe Gassmann compte quelque 240 collaborateurs. Dans le secteur des médias, en plus du «Bieler Tagblatt», du «Journal du Jura» et de «Terre & Nature», il est également propriétaire de l’imprimerie Gassmann Courvoisier et de la radio locale bilingue Canal 3/Kanal 3. Il possède en outre la moitié du capital de la télévision locale TeleBielingue, qu’il détient avec Mario Cortesi.
Poursuite des activités
Le passage de propriété interviendra au 1er janvier 2021. L’entrepreneur valaisan Fredy Bayard a créé, avec son épouse, le groupe de mode Bayard et dirige actuellement le Groupe Mengis qu’il a racheté il y a trois ans. Il a assuré qu’il entendait non seulement poursuivre les activités du groupe avec l’équipe en place mais qu’il avait bien l’intention de les développer.
Dans une lettre aux collaborateurs du groupe, Marc Gassmann se veut rassurant. «D’abord, je tiens à vous dire qu’il n’y a aucune raison de vous inquiéter. Fredy Bayard a en effet l’intention de diriger et de développer notre entreprise en travaillant avec les collaborateurs actuels».
Parmi tous les repreneurs potentiels, le Biennois a estimé que l’entrepreneur haut-valaisan était celui qui répondait le mieux à ses attentes. Dans un communiqué, il a qualifié la cession de son entreprise à ce repreneur de véritable aubaine et s’est dit persuadé que le nouveau propriétaire saurait conduire le groupe avec clairvoyance sur la voie du succès.
Le syndicat impressum s’est dit satisfait d’apprendre que l’emploi n’est pas touché. La plus grande organisation professionnelle de journalistes de Suisse promet de suivre l’évolution de près, aussi bien au niveau de l’emploi que du développement des titres, au nom de la diversité des médias.