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Le Grütli retrouve le calme

Un important dispositif policier a permis aux festivités du Grütli de se dérouler dans le calme. Les discours des conseillers fédéraux révèlent leurs divergences sur la neutralité La prairie du Grütli et le village de Brunnen (SZ) ont vécu un 1er Août sous haute surveillance et dans le calme. Déployée en masse, la police n'a pas eu à repousser des hordes d'extrémistes de droite. Seuls 147 individus ont été refoulés.

02 août 2006, 12:00

Quarante personnes ont été arrêtées, dont 33 extrémistes de droite et 7 de gauche, pour avoir refusé de quitter les lieux. Placées en détention provisoire, elles seront fixées sur leur sort dans les prochains jours, ont précisé les autorités schwytzoises et uranaises. Pour le conseiller d'Etat uranais Josef Dittli, «la fête a enfin pu être digne et sans incident».

Du côté du Grütli, où des centaines d'extrémistes avaient hué Samuel Schmid l'année dernière, seule une trentaine d'extrémistes ont été refoulés hier aux barrages. Durant la nuit, la police a en outre intercepté cinq individus qui tentaient de passer par la forêt.

Important dispositif policier

Sous un ciel maussade, Brunnen était verrouillée hier. Des centaines de mètres de grillage ont été érigés autour de la gare, ne laissant le passage qu'aux points de contrôle. Les policiers vérifiaient l'identité des voyageurs jugés suspects, laissant passer les autres. Des contrôles étaient aussi menés sur chaque route entrant dans Brunnen, ainsi qu'à l'arrivée des bateaux.

Au total, quelques centaines de policiers de plusieurs cantons avaient été mobilisés pour renvoyer les extrémistes de tous bords et éviter des incidents ou des confrontations dans la localité. Les néofascistes avaient appelé sur internet à se rendre à tout prix sur le Grütli. A gauche, deux comités invitaient à manifester contre les néonazis dans Brunnen. Ils n'ont finalement guère été suivis.

Cette année, Moritz Leuenberger avait décliné l'invitation, officiellement pour éviter que le discours sur le Grütli du président de la Confédération ne devienne une tradition.

Il a été remplacé hier par Markus Rauh. L'ancien président du conseil d'administration de Swisscom, qui milite dans un comité bourgeois contre la nouvelle loi sur l'asile, a appelé la Suisse à saisir avec courage les défis actuels, avant qu'il ne soit trop tard.

Le pays doit cependant rester attaché à ses valeurs humanitaires de base, a-t-il déclaré sur la prairie du Grütli. Selon lui, la Suisse fait bien de poursuivre sa politique pragmatique sans tomber dans les excès. Il n'est pas héroïque de s'en prendre aux plus faibles. «Les abus ne doivent pas être combattus par l'arbitraire étatique», estime-t-il. A ses yeux, il est clair que la Suisse doit faire partie à terme de l'Union européenne. Plus la Suisse attend, plus sa position s'affaiblira, jusqu'au moment où elle devra mendier son adhésion. / ats

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