Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Le Genevois Yves Bouvier inculpé en France pour recel d'oeuvres de Picasso

Le marchand d'art genevois Yves Bouvier est officiellement inculpé par la justice française pour recel de vols d'oeuvres de Picasso. Il est accusé de les avoir revendues à Dmitri Rybolovlev, un milliardaire russe domicilié à Monaco.

15 sept. 2015, 10:56
Yves Bouvier devra en outre s'acquitter d'une caution de 27 millions d'euros.

Le marchand d'art Yves Bouvier a été inculpé lundi dans une enquête menée à Paris sur des vols d'oeuvres de Picasso, a-t-on appris de source judiciaire. Il a été mis en examen pour recel de vol à titre habituel par un professionnel.

Le Genevois de 52 ans devra en outre s'acquitter d'une caution de 27 millions d'euros. Cela correspond à la somme déboursée par l'homme d'affaires russe Dmitri Rybolovlev pour acquérir plusieurs oeuvres de Picasso, dont une "Femme à l'éventail".

Une belle-fille de l'artiste, Catherine Hutin-Blay, fille de la deuxième épouse du peintre, avait porté plainte en mars, affirmant que des oeuvres lui appartenant avaient été volées. Elle venait d'être alertée par un restaurateur de tableaux brésilien.

Deux ans plus tôt, celui-ci était intervenu, à la demande d'un intermédiaire, sur des toiles du maître espagnol qu'on lui avait demandé de restaurer et de maroufler (monter sur un support). Il s'agirait d'huiles de la collection de Mme Hutin-Blay, 68 ans, qui les croyait toujours entreposées à Gennevilliers, dans la banlieue parisienne, depuis 2008.

"Bonne foi"

Une fois restaurés, les tableaux auraient rejoint les locaux d'une société appartenant à Yves Bouvier, pour y être exposés, puis vendus au milliardaire russe Dmitri Rybolovlev. Celui-ci s'est déclaré victime, expliquant les avoir acquis de bonne foi.

Dans un communiqué, le porte-parole d'Yves Bouvier, Marc Comina, a argué de la "bonne foi" de son client. Selon lui, Yves Bouvier a acheté en 2010 "deux portraits à la gouache et 58 dessins à l'encre de Picasso (...) à un trust présenté comme étant celui de Catherine Hutin-Blay".

"A la date d'aujourd'hui, Yves Bouvier continue à penser que Catherine Hutin-Blay a autorisé la vente de ces oeuvres et que le montant de cette vente a été encaissé", affirme Marc Comina.

Une version contestée par l'intéressée qui, dans un communiqué, assure n'avoir "jamais donné son consentement ni reçu de paiement pour les ventes de 'Tête de femme', 'Espagnole à l'éventail' et des 58 dessins, réalisées à son insu". "Elle n'est bénéficiaire d'aucun trust et ne connaît pas M. Bouvier", selon ce texte.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias