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Hommages à Raymond Burki, le second génie de la caricature à endeuiller la Romandie

Le dessinateur de presse Raymond Burki est mort des suites d'un cancer, a annoncé sa famille jeudi matin sur Facebook. Depuis, les hommages se multiplient, tant de ses collègues que de ses victimes. Ses obsèques auront lieu au bord d'une rivière.

29 déc. 2016, 11:27
/ Màj. le 29 déc. 2016 à 17:14
Bürki faisait rire tout le monde, même les victimes de ses croquis.

Dix jours après Mix & Remix, le dessin de presse perd à nouveau un de ses maîtres. Raymond Burki est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi à 67 ans du cancer. Ses "cibles" rendent hommage à son trait acéré, mais malicieux, presque tendre.

"Nous sommes infiniment tristes, mais nous savons tout ce qu'il nous a apporté et nous laisse", écrit jeudi sur Facebook la famille de Raymond Burki. Né le 2 septembre 1949 à Lausanne, il était marié et père de deux fils.

 

 

 

Des milliers de dessins

En 2014, Raymond Burki avait pris sa retraite après 38 ans passés à travailler pour 24 heures, ce qui représentait un total d'environ 8000 dessins. Après une éclipse due à la maladie, son humour faisait à nouveau le bonheur de beaucoup sur les réseaux sociaux.

Silhouette unique, casquette perpétuellement sur la tête, cigarette au bec, Raymond Burki se qualifiait lui-même de "vieux soixante-huitard". Dans un entretien à l'ats, il rappelait alors quelques éléments de son parcours.

 

 

Le dessin se suffit à lui-même

Retoucheur photo en imprimerie, il était tombé à 27 ans dans la marmite du dessin de presse. "J'aimais le dessin et m'intéressais énormément à la politique. Je me suis dit pourquoi pas moi?". Au début en noir et blanc, puis avec de la couleur et pratiquement toujours sans texte, pour ne pas alourdir un dessin qui devait se suffire à lui-même.

Ce coup de crayon inimitable allait de pair avec un regard à la fois féroce et presque tendre pour les défauts des hommes et des femmes qu'il caricaturait. Avec une dose d'autodérision: "Un dessinateur ne peut pas être objectif. J'étais pro-européen à fond et le suis toujours même si l'on a pris de sacrées claques", riait-il en parlant de son travail et des changements d'époque.

 

Très populaire

Ce style acéré mais empreint d'une bonhomie certaine lui a valu une très forte popularité, notamment auprès de ses propres "victimes". Les réactions jeudi après l'annonce de son décès le démontrent. Cible favorite, l'ancien syndic de Lausanne, Daniel Brélaz, dit avoir perdu "un ami, un membre de la famille".

A ses yeux, Raymond Burki était "un caricaturiste de génie", "un leader mondial dans sa profession". La conseillère d'Etat vaudoise Jacqueline de Quattro a indiqué avoir "16 Burki". "C'était quelqu'un de très attachant, j'admirais son indépendance d'esprit. Même s'il y avait du vitriol dans ses dessins, il y avait aussi du respect et de la tendresse pour les gens".

 

Jamais méchant

Le gouvernement vaudois et la municipalité de Lausanne ont salué la mémoire de Raymond Burki, celui qui empêchait de se prendre trop au sérieux. "Toujours moqueur, jamais méchant, il a fait réagir, sourire, réfléchir la population romande (...) Sa personnalité unique et généreuse va désormais manquer", a commenté la Maison du dessin de presse à Morges.

Patrick Chappatte, qui dessine notamment pour Le Temps, a dit lui aussi son émotion pour ce "modèle". "Et maintenant nous pleurons l'autre géant du dessin de presse, Burki. Personne n'avait comme lui su incarner l'esprit d'un pays. Adieu ami".

 

Au bord de la rivière

Les obsèques de Raymond Burki auront lieu la semaine prochaine à l'Abbaye de Montheron (VD), au bord du Talent, lui qui aimait tant la pêche en rivière.

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