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Le Conseil national coule les initiatives Weber

05 juin 2009, 04:15

La défaite est cinglante pour Franz Weber. Le Conseil national a balayé hier les deux initiatives de sa fondation Helvetia nostra qui visent à combattre le bétonnage de la Suisse. Il appartiendra certes au peuple de se prononcer, mais force est de constater que même les Verts ont voté oui du bout des lèvres et que les socialistes se sont majoritairement abstenus, laissant entendre à l'écologiste vaudois qu'il ferait mieux de renoncer. La vraie bataille n'a cependant pas encore eu lieu. Elle portera sur une troisième initiative qui réclame un gel de la surface constructible totale pendant 20 ans. Elle est soutenue par la gauche rose-verte ainsi que par une vaste coalition d'organisations de défense de l'environnement.

Le bétonnage du territoire est une réalité. «Pendant la durée de notre débat, l'équivalent de deux terrains de football a été construit», s'est exclamé le Vert zurichois Bastien Girod. L'argument n'a pas laissé indifférent le plénum. A l'instar du Fribourgeois Jacques Bourgeois (PLR), de nombreux orateurs estiment que les initiatives Weber mettent le doigt sur un vrai problème mais qu'elles apportent des solutions impraticables.

Il faut dire que Franz Weber n'y va pas avec le dos de la cuillère. Sa première initiative, rejetée par 121 voix contre 39 et 24 abstentions, demande que les implantations portant atteinte au paysage et à l'environnement ne soient autorisées que si elles répondent à un besoin urgent de la politique nationale de la santé, de la formation ou de la protection de la nature. Il vise par là aussi bien les complexes industriels que les centres commerciaux, les parkings et les centres de loisirs. La seconde initiative, repoussée par 116 voix contre 33 et 25 abstentions, s'en prend aux résidences secondaires. Elles ne devraient pas constituer plus de 20% du parc des logements et de la surface brute au sol habitable de chaque commune.

La démocrate-chrétienne Viola Amherd note que bien des communes valaisannes dépassent déjà ce quota. «L'application d'un tel plafond entraînerait un gel de la construction pendant des années avec des conséquences économiques catastrophiques», affirme-t-elle. Pour le rapporteur de la commission Maurice Chevrier, c'est «une ingérence grave dans les compétences cantonales en matière d'aménagement du territoire».

Un contre-projet des Verts se contentant d'une simple «stabilisation» des résidences secondaires n'a pas eu davantage de succès. La pression sur les communes va néanmoins s'accentuer avec l'initiative «pour le paysage», déposée l'an dernier, qui demande un gel des surfaces constructibles. Elle a déjà suscité une tentative de révision de la loi sur l'aménagement du territoire. Le projet a provoqué une levée de boucliers mais Moritz Leuenberger ne renonce pas. Il s'appuie sur une étude de l'Office fédéral du développement territorial qui juge surdimensionnées les réserves de zones à bâtir des régions périphériques. «Nous allons remettre l'ouvrage sur le métier avec les cantons», a-t-il déclaré hier. Cela risque de prendre du temps. On attend toujours les propositions qui devaient accompagner une éventuelle abrogation de la lex Koller.

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