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Le Conseil fédéral va changer de stratégie face à la Libye

La voie suivie jusqu'ici dans le dossier libyen n'a rien donné, constate le Conseil fédéral, déçu et fâché. Les Affaires étrangères préparent la suite des opérations. Mais rien n'a été dévoilé à ce sujet.

23 oct. 2009, 09:35

«Le problème n'est pas en Suisse, mais en Libye», a affirmé hier Micheline Calmy-Rey, après une séance spéciale du Conseil fédéral sur plusieurs dossiers sensibles. Deux ressortissants suisses sont retenus par Tripoli depuis fin juillet 2008 et tout ce qui a été tenté pour les libérer a échoué. On est au point mort, malgré plusieurs voyages de haut rang à Tripoli, et malgré les excuses officielles suisses à propos de l'arrestation du fils Kadhafi à Genève, qui a tout déclenché.

Et surtout, a renchéri Hans-Rudolf Merz, malgré un accord signé en août, visant à normaliser l'ensemble des relations entre les deux pays dans les 60 jours. Ce délai est aujourd'hui dépassé et rien n'a bougé. Pire: les deux otages ont été déplacés sous un faux prétexte et sont depuis un mois dans un endroit tenu secret. «On n'a aucune preuve qu'ils sont en vie», note Micheline Calmy-Rey.

Au terme d'une «analyse approfondie» de la situation, le Conseil fédéral doit admettre que la stratégie ouverte, constructive et conforme à un Etat de droit se heurte à un «refus systématique» de la partie libyenne. Celle-ci n'est visiblement pas intéressée à une normalisation, malgré l'accord signé en août et qui devrait faire référence au regard du droit international public.

C'est désormais le Département fédéral des affaires étrangères qui est chargé du suivi opérationnel dans cette affaire, et non le président de la Confédération, sur la base d'une nouvelle stratégie. Laquelle? Malgré les questions des médias, Micheline Calmy-Rey s'est refusée à tout commentaire. Tout ce qui sera entrepris restera donc confidentiel, comme cela a d'ailleurs été le cas jusqu'ici.

Plusieurs pistes avaient été évoquées, par exemple des restrictions à l'octroi de visas aux ressortissants libyens. Mais il semble que, dans le cadre du système Schengen, une telle mesure soit impraticable. Selon des sources diplomatiques, il faudrait cibler la restriction sur quelques personnes avec, semble-t-il, un accord unanime du Conseil des ministres de l'Union européenne.

Reste qu'un Libyen, Ali Abdessalam Treki, préside actuellement l'Assemblée générale de l'ONU. La Suisse pourrait demander à cette instance d'intervenir dans ce conflit, dans la mesure où la Libye semble tenir à une reconnaissance internationale, après avoir été longtemps mise au ban de la communauté des nations pour son soutien au terrorisme. /FNU

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